Le chef du gouvernement italien, Mario Draghi, testé positif au Covid-19, renonce à un déplacement prévu cette semaine en Angola et au Congo dans le cadre de la recherche de fournisseurs d’énergie alternatifs à la Russie. Son voyage est purement et simplement annulé, après avoir désigné deux ministres pour le remplacer.
Mario Draghi, 74 ans, est «asymptomatique», a, toutefois, précisé son porte-parole. Il devait se rendre, mercredi, 20 avril, à Luanda, pour y rencontrer le président angolais, João Lourenço, puis, jeudi, 21 avril, à Brazzaville, où était prévu un entretien avec le chef de l’Etat, Denis Sassou Nguesso. Il sera remplacé par les ministres des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, et de la Transition écologique, Roberto Cingolani.
L’Italie, qui importe environ 95% du gaz qu’elle consomme, est l’un des pays européens les plus dépendants du gaz russe, avec l’Allemagne, lequel gaz russe représente 45% de ses importations gazières.
Le gouvernement italien a lancé après l’invasion russe de l’Ukraine et la salve de sanctions occidentales imposées à Moscou une vaste offensive diplomatique pour diversifier ses sources d’énergie.
Rome milite, en outre, auprès de ses partenaires européens pour un plafonnement des tarifs du gaz.
Dans un entretien au Corriere della Sera, dimanche, 17 avril, Mario Draghi a indiqué que sa proposition serait discutée lors du prochain Conseil européen. «L’Europe achète plus de la moitié du gaz exporté par la Russie. Le pouvoir commercial de l’UE sur Moscou est une arme dont il faut se servir. Un plafonnement des tarifs gaziers réduirait le financement que nous consentons chaque jour à la Russie», a-t-il plaidé. Mais, penser ainsi c’est croire que la Russie, de son côté, ne s’organise pas pour remplacer le départ des acheteurs européens. En effet, la Russie ne va pas manquer de clients. Au contraire, dès la suspension de North Stream 2, la Russie a signé un gigantesque contrat de construction d’un gazoduc qui devra permettre la fourniture, par an, de 50 milliards de mètres cubes de gaz à la Chine dans trois ans. Ici, le problème du dollar ou de l’euro comme monnaie de facturation ne se pose même pas puisque dans le cadre des BRICS, ces deux pays mettent des mécanismes en œuvre pour contourner le dollar qui, progressivement, est en train de ne plus être utilisé comme monnaie refuge.