L’ex-conseiller spécial du regretté président français, François Mitterrand, s’intéresse à l’Afrique ; j’ai lu quelques-uns de ses ouvrages et davantage de ses articles dans des journaux ; celui intitulé « Les Africains ont inventé l’ordinateur numérique bien avant qu’on le découvre » m’a passionné, voire, rouvert les yeux sur des atouts de l’Afrique qu’à force de jacasser, de contester en ignorant tout de ce dont ils palabrent, des Africains laissent ceux qu’ils critiquent leur damer le pion là où ils pourraient ou devraient être Maîtres.
Sewa Lassey – franco-togolais et vieil ami – m’a communiqué un éditorial de Le Journal des Arts qui me fait revenir, brièvement, sur le problème auquel Jacques Attali, consacrant son article à la carence de musées, de salles de cinéma et de librairies en Afrique, souligne : «Très rares en particulier sont les fondations d’art contemporain, dont l’exemple admirable de la fondation Zinsou au Bénin, est trop rare ».
Carences tout azimut : Thomas Boni Yayi (l’ancien président du Bénin de 2006 à 2016, ndlr) est l’ivraie du Bénin : sous son gouvernement, est perdu le dossier du port négrier de Ouidah qui devait être classé patrimoine mondial de l’Unesco ; Yayi a fait assassiner HOMME DEBOUT érigé sur la route des esclaves par la Fondation ZINSOU ; que fait Patrice Talon (successeur de Thomas Yayi Boni à la présidence du Bénin, ndlr) pour ce dossier, contre le fautif et pour la résurrection de l’Homme debout ? Rien ; absolument rien mais le Coton est roi (Le nouveau président est homme d’affaires prospère dans le civil et grand exportateur du coton, ndlr).
Restitution des objets d’art pillés par Dodds.
D’abord, « la restauration et l’entretien des Quarante-sept hectares et des palais, construits par 12 rois successifs ». Or, dès son arrivée au pouvoir, Patrice Talon privilégie la culture du coton et non le développement du tourisme culturel ; les carences de créations artistiques, intellectuelles, artisanales etc., que déplore Jacques Attali dans l’ex-Quartier latin d’AOF (Bénin) ne sont pas les soucis du chef de l’Etat béninois ; on dénonce sa main basse sur la presse, et Adam Boni Tessi, chien couchant à la tête de la HAAG, fait suspendre la publication de Nouvelle Tribune ! A quand le mâle courage pour une rébellion, voire, une insurrection face aux faits du prince ?
J’ignore tout des attaches de Jacques Attali en Afrique mais puisque le fondateur de la BERD ( Banque européenne pour la reconstruction et le développement) naquit en Algérie, ex-colonie française, je ne sais pas s’il a, déjà, mis le pied dans les plats du F CFA ; en l’occurrence, coutumier du fait quand il s’agit d’Afrique, Nicolas Sarkozy n’a point hésité en s’exprimant en des termes à ne jamais oublier dans les débats.
Olympe Bhêly Quénum
Mot de la rédaction : A sa décharge, le président, Patrice Talon, est à la tête du mouvement du retour des biens culturels béninois (et africains) au Bénin et dans leur pays d’origine. Cette action est saluée par l’Afrique et soutenue par l’Unesco dans sa mise en œuvre. Sur ce dossier, la volonté politique enclenchée par Patrice Talon et son homologue français, Emmanuel Macron (notre photo lors de la conférence de presse à l’Elysée sur cette restitution des biens culturels africains), est porteuse d’espoir à condition que les Africains se montrent vigilants dans le processus de ce retour et soutiennent, sans arrières pensées malsaines, Patrice Talon.