Nous avons divisé le pays en trois grandes régions électorales. Bangui, avec ses 8 arrondissements, constitue la Région N° 1. Ses 8 arrondissements sont, déjà, installés. La Région N° 2 comprend : Mambéré Kadei, Mbaéré, et Nana Mambéré, dont la mise en place des démembrements a été effectuée par les instances nationales de l’ANE (Agence nationale des élections), du 20 au 27 novembre. La Région N° 3 compte l’Ouham Pendé, et l’Ouham. Selon le planning de l’ANE, début janvier 2015, tous les démembrements seront, effectivement, installés », annonce le professeur de droit, Bernard Voyemakoa, président de la Commission Formation et Sensibilisation de l’ANE.
Autrement dit, la première étape, c’est l’opérationnalisation de l’ANE, avec sa présence effective sur le terrain. « La deuxième étape, ce sera la formation et le recensement électoral. Le retard pris depuis décembre 2013, va être résorbé, bien qu’il y ait, encore, du personnel à recruter ».
« Le vice-président de l’ANE a effectué un voyage, à Kinshasa, pour observer la biométrie qui nécessite l’utilisation de beaucoup d’énergie. A cet égard, on a noté qu’il y aurait 5.000 kits qui nécessiteront la formation de 5.000 personnes capables de les utiliser, correctement, pendant les élections ».
Le Kit est composé d’un ordinateur, d’une imprimante laser, et d’une caméra. Il pèse entre 33 et 35 kilogrammes. Les 5.000 kits prévus, ont pour but de couvrir les 5.000 bureaux de vote nécessaires pour une parfaite organisation des élections en juin- juillet 2015.
« Le coût de la biométrie représente la moitié du budget des opérations électorales, c’est-à-dire, 20 à 22 milliards de F CFA. Avec l’option manuelle, ce coût tomberait à 7 ou 8 milliards de F CFA, avec un autre grand avantage, au niveau, temps : en effet, 3 à 4 mois, sont nécessaires pour livrer les cartes manuelles contre 9 mois pour l’option biométrique ».
Conclusion : à l’ANE, « on pense terminer les opérations courant avril 2015 (avec l’option manuelle), ce qui ne poserait aucun problème dans l’organisation des élections, en juin-juillet 2015. Seule condition, boucler, rapidement, le financement », souligne le professeur Bernard Voyemakoa.
Le coût total des élections présidentielle et législatives, à venir, est de 32 milliards de F CFA. Le gouvernement centrafricain a débloqué, fin octobre, la somme d’1 milliard de F CFA, constituant sa participation dans ce montage financier. Mais après l’addition des sommes annoncées par les partenaires ayant marqué leur accord pour financer ces élections, il reste un gap important de 10 milliards de F CFA (15 millions d’euros) à combler. Ce gap pourrait devenir le principal point de blocage, s’il n’était pas, rapidement, financé. La dynamique qui caractérise l’action du gouvernement et de l’ANE, actuellement, de tout faire afin de réussir les élections de juin- juillet 2015, s’en trouverait, fortement, déstabilisée. A l’heure où l’ANE, sur les conseils de l’instance gestionnaire des élections de la RDC, s’apprête à se rapprocher des chefs rebelles afin qu’ils leur demandent de s’occuper des opérations électorales, dans leur zone de contrôle (Bambari, Ndélé, Bria, Birao, etc), en collaboration avec l’ANE, et ce, moyennant une rétribution, il ne faudrait pas que le mauvais signal, vienne des partenaires financiers qui se montreraient défaillants. Ce serait une catastrophe.