Les Brésiliens sont invités ce dimanche, 02 Octobre, à voter leur président des quatre prochaines années. La bataille fait rage entre le président sortant, Jair Bolsonaro, et Lula da Silva, qui a, déjà, accédé à la magistrature suprême à deux reprises.
En effet, les sondages sont pour le moment favorables à Lula à qui sont crédités environ 50% des intentions de vote au premier tour, contre 38% pour son vis-a-vis.
Ce duel sera suivi avec une importance particulière par le continent africain dont les échanges commerciaux avec le Brésil auront connu des évolutions divergentes sous le règne de ces deux hommes politiques.
Lors de ses deux mandats, Lula avait fait de l’Afrique une priorité, non seulement, diplomatique, mais, également, économique. Les 27 visites effectuées ajoutées aux 20 ambassades ouvertes témoignant de l’intérêt diplomatique que Lula portait pour le continent africain.
Sur le plan économique, les exportations et importations sous Lula avaient été multipliées par six passant ainsi de 4,2 milliards dollars à 25,9 milliards dollars entre 2000 et 2008. Par ailleurs, 60% des investissements de l’Agence brésilienne de développement étaient orientés vers les pays africains.
Ces chiffres sont la confirmation de l’intégration de l’Afrique dans la politique étrangère du Brésil sous l’ère Lula, d’où l’enjeu de cette élection présidentielle pour les anciens partenaires commerciaux de premier ordre qu’étaient le Mozambique, le Nigéria ou l’Afrique du Sud.
Car c’est bien sous la présidence de Bolsonaro que les relations commerciales entre le Brésil et l’Afrique ont connu leur plus bas niveau en 20 ans, même si le candidat sortant pourra toujours prétexter n’avoir pas été à l’origine de cette tendance, qui débuta, en 2015, sous l’ère Dilma Roussef.
Bolsonaro aura tout de même trouvé le moyen de montrer son désintérêt pour l’Afrique, continent qu’il n’a d’ailleurs jamais daigné visiter, préférant tisser des liens diplomatiques avec d’autres superpuissances telles que la Chine, l’Argentine, l’Union européenne ou les Etats-Unis sous Donald Trump.
Aujourd’hui, Lula semble être le candidat idéal pour l’Afrique, lui qui a montré, à plusieurs reprises, sa volonté de repayer la dette historique du Brésil au continent faisant référence aux millions d’esclaves noirs envoyés au Brésil entre le 16e et 19e siècles.
En cas de victoire, il sera intéressant de voir l’orientation qu’il donnera à la nouvelle politique étrangère du Brésil vis-a-vis de l’Afrique surtout avec la concurrence d’autres pays d’envergure comme la Russie ou la Chine dont le niveau d’implantation sur le continent ne cesse de croître de jour en jour.
Paul Patrick Tédga.