Olusegun Obasanjo n’en est pas à son coup d’essai. Membre du parti de Goodluck Jonathan, il avait préféré soutenir le candidat de l’opposition, Muhammadu Buhari, pendant la présidentielle de 2015. Tout le monde connaît le résultat. L’ancien président est en train de récidiver pour l’élection de février 2019. En effet, il a adoubé jeudi son ancien vice-président et principal candidat de l’opposition à la prochaine présidentielle, Atiku Abubakar, abandonnant Buhari. C’est un soutien de poids malgré quelques années de brouille entre les deux hommes, après avoir, définitivement, tourné le dos à l’actuel président.
Atiku Abubakar fut le vice-président d’Obasanjo pour le Parti démocratique du peuple (PDP) en 1999, mais, leurs relations sont devenues exécrables quand Abubakar a voulu se présenter contre son mentor à la présidentielle de 2007alors que Obasanjo essayait de faire passer l’idée d’un troisième mandat. Il fut, heureusement, découragé, à la fois, par l’Américain, Georges Bush, et l’Anglais, Tony Blair. C’est ainsi qu’il rangea malgré lui ses ambitions dans un tiroir, apportant son soutien à Yar’Adua.
Toutefois, la volonté d’Obsanjo de faire barrage à l’actuel chef de l’Etat, Muhammadu Buhari, qui briguera un second mandat en février prochain, semble l’avoir emporté sur les vieilles rancoeurs. Atiku Abubakar a fait mandat honorable à l’endroit de son ancien mentor. Mais auparavant, Obasanjo avait déclaré dans une lettre ouverte, en janvier, que Buhari ne devrait pas se présenter une deuxième fois et qu’il était temps de « prendre un repos mérité ». Cette position laissait la porte ouverte à Atiku Abubakar.
« Vous avez la capacité de mieux réussir que l’actuel » président, a affirmé Obasanjo à propos de son dauphin, parlant de lui comme du « futur président » après une rencontre à Abeokuta, dans l’Etat d’Ogun (Sud-Ouest), jeudi, 10 octobre (notre photo).
« Comme je l’ai répété à plusieurs reprises, il ne s’agit pas tant de ce que vous avez fait contre moi que ce que vous avez fait contre le parti, le gouvernement et le pays », a déclaré l’ancien chef de l’Etat.
« Je pardonne et vous conseille sincèrement de tirer les leçons du passé, de faire ce qui est juste, et cela se passera bien pour vous », a-t-il ajouté.
Atiku Abubakar, 71 ans, qui a, déjà, tenté à quatre reprises de se présenter à la présidentielle au Nigeria, a été élu, dimanche, 7 octobre, lors des primaires du PDP, pour affronter Muhammadu Buhari à l’élection prévue en février.