On a besoin de dire OUF ! Que ce fut dur. Le colonel, Azali Assoumani, a montré (au monde entier) qu’il était un Homme d’Etat. Un leader qui a refusé de se faire démonter par de pitoyables et sordides manœuvres du pouvoir qui tenait, à tout prix, faire passer son candidat. Il s’est concentré sur son élection partielle du 11 mai, fort de son (importante) avance de 2.144 voix, obtenue à l’issue du 2e tour, avec l’appui de ses nombreux soutiens qui n’ont, jamais, failli. Au final, sa victoire n’est que plus belle d’autant qu’elle est incontestable et incontestée. Les résultats officiels ont été proclamés, dimanche, 15 mai, par la Cour Constitutionnelle : « La Cour proclame Azali Assoumani président de l’Union des Comores pour un mandat de cinq ans », a, en effet, annoncé son président, Loutfi Soulamaine, depuis la capitale Moroni.
Avec 41,43% des voix, le colonel devance le candidat du pouvoir sortant, Mohamed Ali Soihili dit « Mamadou », qui obtient 39,66% des suffrages, selon les résultats définitifs. Alors que le 3e tour avait pour but de le sauver du naufrage, l’écart s’est, au contraire, creusé entre Azali et lui. Un désastre pour son principal soutien et président sortant, Ikililou Dhoinine.
Le gouverneur de l’île de Grande-Comore, Mouigni Baraka, arrive en troisième position avec 18,91% des voix. C’est lui qui, en étant candidat, avait demandé aux électeurs de voter plutôt pour Mamadou. Il a, néanmoins, obtenu moins de 200 voix. Preuve que ses électeurs n’ont pas apprécié son marchandage de bas étage avec le pouvoir pour faire élire Mamadou.
« J’éprouve de la joie, bien sûr. Mais ce n’est pas seulement la victoire d’Azali, c’est tout le peuple comorien qui a gagné ! Le droit a parlé et la paix sociale est préservée », s’est réjoui Mohamed Chatur, le représentant d’Azali Assoumani au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui, à chaque moment du processus, a su prendre ses responsabilités. Même quand son président a filé à l’anglaise, dans la nuit du 11 au 12 mai, forçant la vice-présidente, Nadjahe Allaoui, à donner les résultats de 12 des 13 bureaux de vote.
« Le processus a été long et complexe, émaillé d’incidents. La Cour s’est prononcée, nous nous soumettons à sa décision », a indiqué Said Larifou, le porte-parole de « Mamadou », reconnaissant la défaite de son candidat. On a besoin de dire : Enfin ! Ouf !
« Nous souhaitons bonne chance à la nouvelle équipe », a-t-il poursuivi. On a besoin d’ajouter : Quand même !
Azali Assoumani, un officier de 57 ans formé à l’Académie royale de Meknes, au Maroc, et passé par l’Ecole de guerre en France, retrouve le palais présidentiel de Beït-Salam, pour la seconde fois.
La première fois, en avril 1999, il était arrivé aux commandes, pour prévenir une guerre civile, alors que le pays traversait une (importante) crise sécessionniste (1997-2001). Il restera au pouvoir jusqu’en 2006 avant de le céder, démocratiquement, à Ahmed Abdallah Sambi (2006-2010). Ce dernier lui a apporté un soutien déterminant lors de ce second tour, et même, au troisième tour, Sambi étant très populaire à Anjouan.
Azali cite, souvent, à son actif, l’adoption de la nouvelle Constitution qui a stabilisé les Comores et la création de l’Université des Comores. Ce n’est pas rien. La preuve : la présidentielle finit dans la paix grâce à sa constitution.
Le nouveau président sera investi le 26 mai. Inch’Allah !