PRESIDENTIELLE EN ALGERIE : Marginalisation du président par intérim Abdelkader Bensalah par le général Ahmed Gaïd Salah

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Le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense nationale, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, a suggéré, lundi, 2 septembre, qu’il est « opportun » de convoquer le corps électoral le 15 septembre prochain, pour des élections avant la fin de l’année. Le corps électoral est, en effet, convoqué 90 jours avant le jour du scrutin. Dans le cas d’une convocation le 15 septembre, l’élection présidentielle aurait lieu autour du 15 décembre. En faisant cette suggestion, Ahmed Gaïd Salah réfute l’idée d’un dialogue national avant l’élection présidentielle que le président par intérim, Abdelkader Bensalah, avait appelé de ses vœux, début juillet dernier. La guerre de leadership entre les deux hautes personnalités est, désormais, sur la place publique.

« J’avais abordé lors de ma précédente intervention la priorité d’entamer sérieusement la préparation des élections présidentielles dans les quelques semaines à venir, et je confirme aujourd’hui, et partant de nos missions et prérogatives, ainsi que, de notre respect de la constitution et des lois de la République, que nous considérons qu’il est opportun de convoquer le corps électoral le 15 du mois de septembre courant, et que les élections puissent se tenir dans les délais fixés par la loi ; des délais raisonnables et acceptables qui répondent à une revendication populaire insistante », a indiqué le chef d’état-major lors d’une allocution prononcée au siège du Secteur opérationnel Nord-Est In-Amenas de l’Armée nationale populaire, en marge de sa visite de travail et d’inspection en 4e Région militaire.

La question qui se pose est de savoir si cet appel est du ressort du chef de l’Armée dont le rôle est de sécuriser les frontières du pays et de favoriser la paix sociale ? Comme si sa sortie ne suffisait pas, le général, Ahmed Gaïd Salah, est allé jusqu’à proposer la méthodologie à suivre pour aboutir aux élections, et ce à la place du gouvernement. Il a appelé à installer « rapidement une instance nationale indépendante pour la préparation, l’organisation et la surveillance des élections, qui supervisera toutes les étapes du processus électoral ».

Il a, aussi, appelé les parties concernées à réviser « quelques textes de la loi électorale pour s’adapter aux exigences de la situation actuelle, et non pas une révision totale et profonde qui toucherait tous les textes, tel que revendiqué par certains, ce qui prendrait beaucoup de temps ».

Si les propositions du chef d’état major sont osées, lui-même annonce, urbi et orbi, que l’armée algérienne ne suivra pas l’exemple du Soudan, c’est-à-dire, qu’elle ne s’impliquera pas, directement, dans la gestion de l’Etat : « L’une des idées que la bande s’est attelée à répandre, et qui sont reprises par des pseudo-analystes que ce soit intentionnellement ou par naïveté, c’est la question de l’appel lancé par certains partis politiques pour dialoguer, voire, négocier directement avec l’institution militaire, en s’inspirant des expériences de certains pays de la région (comme le Soudan, ndlr) dans la gestion des crises », a-t-il indiqué.

Et de poursuivre : « Ils ont omis sciemment que l’Algérie avec son illustre histoire, son vaillant peuple et ses positions leaders et immuables est l’exemple à suivre et non pas le contraire. C’est une autre tentative vaine qui vise à enliser l’Armée dans le bourbier de la politique, mais ça ne marchera pas », a estimé le chef d’état-major, qui dit être vigilant pour que l’institution militaire reste neutre.

« L’acharnement sur l’Institution militaire fait partie d’un plan abject, dont l’objectif est de bloquer et neutraliser le rôle de l’armée, qui a donné un exemple à tous, en termes de dévouement, de loyauté et de protection de la patrie, et a prouvé sa capacité à consacrer le lien solide entre le peuple et son Armée », a estimé le chef d’état-major. Autrement dit, l’armée restera juge et non partie dans la bataille qui se mène pour contrôler le pouvoir d’Etat au lendemain de l’élection présidentielle.

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