PRESIDENTIELLE EN GUINEE-BISSAU : Umaro Cissoko Embalo (le président-oiseau balladeur) veut-il s’accrocher au pouvoir ?

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Alors que les prochaines élections présidentielles en Guinée-Bissau doivent se tenir en cette fin d’année, de vives tensions émergent déjà au sein de la classe politique nationale. Nuno Gomes Nabiam, le chef de file du parti d’opposition, APU-PDGB, a donné au président de la République un avant-goût des obstacles qui l’attendent dans les mois à venir.

En effet, dans un communiqué daté 15 juin, l’ancien premier ministre (du 28 février 2020 au 8 août 2023) a dressé une montagne de griefs contre son ancien patron, Umaro Embalo Cissoko, annonçant le retrait du soutien de son parti à ce dernier, et demandant à ses trois partisans en fonction dans l’actuel gouvernement de démissionner. Ce qu’ils ont fait sans tarder.

Selon Nuno Gomes Nabiam, cette décision serait motivée par plusieurs raisons dont la propension du président bissau-guinéen à poser des actes anti-démocratiques quand bon lui semble. Sur les trois dernières années, il a (en toute irresponsabilité) renvoyé le parlement à deux reprises, surtout, à cause de son incapacité à travailler avec des législateurs qui ne lui sont pas totalement inféodés.

Les hostilités relatives au prochain scrutin étant officiellement lancées, l’opposition bissau-guinéenne va s’employer à tout faire pour barrer la route à un second mandat du président (oiseau), lequel s’est envolé, le 19 juin, vers la Mozambique pour un énième voyage inutile, car sans perspective concrète pour son pays. Embalo est un président qui est tout le temps parti, presque jamais dans son pays, toujours dans des voyages qui ne rapportent rien à la Guinée-Bissau (sur notre photo, il est au Congo-Brazzaville où il se rend au moins trois fois par an pour rendre visite à son « papa » Sassou-Nguesso). Il crée des amitiés au gré des rencontres avec des chefs d’Etat étrangers, pour se donner l’occasion d’aller leur rendre visite, par la suite. Des voyages simplement touristiques.

Après la seconde dissolution du parlement en novembre dernier, Umaro Embalo Cissoko avait laissé sous-entendre que les élections présidentielles de fin 2024 se dérouleraient plutôt au cours de 2025. Accusé de vouloir gagner du temps, il a été formellement mis en garde quant à toute tentative de chercher à se maintenir au pouvoir au-delà du 27 février 2025, date à laquelle son mandat prend officiellement fin.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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