PRESIDENTIELLE EN MAURITANIE : Une formalité pour le candidat du pouvoir le général Mohamed Cheikh El-Ghazouani

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La principale incompréhension de ce scrutin, c’est finalement le fait que les candidats de l’opposition, se comportent comme s’ils espéraient, réellement, que le sortant, Mohamed Ould Abdel Aziz, avait accepté de quitter le pouvoir sans assurer ses arrières. Il a bien dit, dans une conférence de presse tenue avant la présidentielle, qu’il n’était pas exclu qu’il soit, à nouveau, candidat dans cinq ans, car le constitution ne le lui interdit pas. Le message était, suffisamment, clair pour faire comprendre aux Mauritaniens qu’il va assurer la réélection de son poulain (cela s’est fait au premier tour) qui assurera la gestion du pouvoir, pendant un seul mandat, avant son retour, en 2024. Si cette stratégie à la Poutine était décelable même pour un étudiant de deuxième année de sciences-politiques de l’Université de Nouakchott, elle n’a pas, volontairement, été prise en compte par l’opposition, surtout, les quatre candidats malheureux, qui veulent porter leur contestation auprès du Conseil constitutionnel. N’ont-ils pas autre chose à faire ?

Afriqueeducation.com persiste et signe : le général-président, Mohamed Ould Abdel Aziz, a le grand mérite d’avoir, rigoureusement, respecté, et le coran (qui lui demandait de ne pas violer les lois de son pays) et la constitution qu’il aurait pu modifier avec succès pour se représenter, comme le font d’autres en Afrique. Il a accepté de quitter le pouvoir, ce qui lui permettra de se donner cinq ans de recul de telle sorte que, s’il revenait aux affaires, ce serait pour (incontestablement) mieux faire. Son pari est, certes, risqué, mais, le brave général sortant a assuré ses arrières. La preuve ? Il a verrouillé le processus électoral et a même été jusqu’à déclarer la victoire de son poulain, en sa compagnie, plusieurs heures avant la CENI (Commission électorale nationale indépendante) qu’il a, littéralement, mise mal à l’aise.

Le candidat du pouvoir, Mohamed Cheikh El-Ghazouani, l’emporte, donc, avec 52% des voix, dès le premier tour, selon les résultats annoncés, dimanche, 23 juin, soir, par la Commission électorale et récusés par ses adversaires.

Ce scrutin doit marquer la première transition entre deux présidents élus dans ce vaste pays du Sahel secoué par de nombreux coups d’état de 1978 à 2008, date du putsch qui avait porté Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir, avant son élection en 2009. Il ne pouvait se représenter après deux mandats.

Dans la soirée, la CENI a confirmé la victoire de M. Ghazouani, qui remporte 52,01% des suffrages sur l’ensemble des bureaux.

Il est suivi par les quatre opposants : le militant anti-esclavagiste, Biram Ould Dah Ould Abeid (18,58%), l’ex-premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar (17,87%), le journaliste Baba Hamidou Kane (8,71%) et le professeur d’université Mohamed Ould Moloud (2,44%).

Ces résultats doivent, encore, être validés par le Conseil constitutionnel après examen d’éventuelles contestations, alors que les quatre candidats d’opposition ont annoncé leur intention d’utiliser tous les recours légaux.

Les Mauritaniens ont voté samedi nombreux – 62,66% de participation, selon la CENI – pour désigner leur président, qui devra préserver la stabilité chèrement conquise par le pays, mais, aussi, en assurer le développement économique et y faire progresser le respect des droits humains.

L’opposition a rejeté les résultats, exigeant de la CENI leur publication « bureau par bureau » afin de pouvoir les comparer avec ses propres relevés impliquant, selon elle, la probable tenue d’un second tour, le 6 juillet.

« Nous considérons qu’ils n’expriment nullement la volonté du peuple mauritanien », a dit Sidi Mohamed Ould Boubacar lors d’une conférence de presse conjointe des quatre opposants.

M. Ould Abeid a, aussi, appelé ses concitoyens à « résister dans les limites de la loi à ce énième coup d’état contre la volonté du peuple ».

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