Le deuxième tour de la présidentielle n’est jamais que la continuation du premier. Face à des défis sans précédent, à un bouleversement total des équilibres internationaux, les deux candidats restant en lice tentent d’incarner la France et les Français sans réellement remettre en cause la légitimité de l’élection présidentielle en cette période. Certes, ils font appel au peuple, mais c’est pour le mener comme un enfant. Certes, ils parlent de démocratie, mais c’est pour la contrôler.

On peut parfaitement, l’histoire récente l’a montré, remporter une victoire politique et subir une défaite idéologique. Aucun des 2 postulants ne peut prétendre incarner une vision de l’avenir pour la France. Tout au plus tentent-ils de rassurer un électorat désorienté, meurtri par les politiques antidémocratiques et antisociales qu’impose la mondialisation depuis les années 1980. Certes, ils appellent à des référendums, évidemment différents, pour faire croire à leur capacité d’écoute des citoyens.

Mais le peuple, pourtant souverain d’après la Constitution (article 3), n’existe pas dans ce type de manœuvre. Tout a été fait, depuis des décennies, pour enterrer la souveraineté populaire, fondement de la démocratie et de la République : communautarisation, contraintes économiques, pressions venant de Bruxelles, médias conformes … Peut-être, en d’autres circonstances, les élections présidentielle et législatives auraient-elles permis l’émergence de nouvelles solutions, de nouvelles forces politiques. Mais il est aujourd’hui trop tard car tout est institutionnellement verrouillé.

Au-delà des élections, il appartient à chaque membre de cette collectivité trop méprisée par les dirigeants, les médias et les experts, cette collectivité qu’il faut appeler par son nom, le peuple, de s’investir dans la reconstruction de sa propre souveraineté, dans l’affirmation de sa propre volonté. C’est à cela que nous appelons dès aujourd’hui et que nous devons développer demain quels que soient les résultats du calendrier politicien.

Citoyens, pour que notre volonté puisse s’exprimer et construire notre intérêt général, il nous appartient de nous rassembler, comme le peuple français l’a déjà fait plusieurs fois dans son histoire, afin de refonder la démocratie.

André Bellon

Politiste