Jared Kushner, conseiller et gendre du président américain, Donald Trump, a exposé, mercredi, 5 juin, « ses idées » pour le Proche-Orient au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, selon la porte-parole adjointe de l’exécutif bruxellois Mina Andreeva.
L’entretien avait été demandé par M. Kushner, a-t-elle précisé. Il a été reçu en fin d’après-midi au siège de la Commission à Bruxelles.
« Au cours de la conversation sur le Moyen-Orient, le président Juncker et la Haute représentante pour la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini, ont écouté les idées de M. Kushner et souligné l’intérêt fondamental de l’Union européenne pour une paix et une stabilité durables dans la région », a expliqué la porte-parole.
Les deux responsables européens ont insisté sur l’importance d’un « développement économique de l’ensemble de la région » jugé « crucial ». « Il doit s’accompagner de progrès politiques viables qui tiennent compte à la fois des aspirations des Palestiniens et des Israéliens », ont-ils précisé.
Aucune précision n’a été fournie sur les idées présentées par M. Kushner pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Ce plan suscite des doutes croissants, exprimés, en particulier, par le chef de la diplomatie, Mike Pompeo, qui, la semaine dernière, lors d’une rencontre privée, a admis qu’il « peut être rejeté », déclarant comprendre « pourquoi les gens pensent qu’il s’agit d’un accord que seuls les Israéliens pourront aimer ».
Washington doit en présenter les 25 et 26 juin, à Bahreïn, le volet économique, lors d’une conférence boycottée par les Palestiniens. L’incertitude demeure sur ses aspects politiques, de loin les plus délicats.
Le Plan de paix devrait s’abstenir d’appeler à la création d’un Etat palestinien, rompant avec l’objectif de la diplomatie américaine depuis des décennies.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, il y a deux ans, Donald Trump a transformé la traditionnelle politique d’appui à Israël en un soutien inconditionnel à l’Etat hébreu et au gouvernement de Benjamin Netanyahu.
L’UE défend la solution dite à deux Etats, c’est-à-dire, la création d’un Etat palestinien coexistant avec Israël.