REFORME DE L’ORTHOGRAPHE : L’Académie française dit Niet

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Et l’historienne spécialiste de la Russie d’enfoncer le clou, insistant sur le fait que l’Académie française n’avait eu « aucune part  » dans cette réforme, « à l’inverse de ce que l’on a voulu faire croire  ».

 En 1990, un travail de révision du français avait, en effet, été mené par le Conseil supérieur de la langue française, un groupe de travail mis en place par le premier ministre d’alors, Michel Rocard. Ce groupe de travail composé d’« experts de grande valeur, professeurs, grammairiens, linguistes, correcteurs, éditeurs de dictionnaire  », avait, notamment, proposé des harmonisations lexicales (« charriot » avec deux « r » pour être similaire à « charrette »), le regroupement de noms composés (« portemonnaie » plutôt que « porte-monnaie »), et la suppression de certains particularismes, dont l’accent circonflexe.

Maurice Druon, alors, secrétaire perpétuel de l’Académie, était, certes, président du Conseil supérieur de la langue française et rapporteur devant l’Académie de ses propositions, mais, c’est bien ce groupe de travail qui les avait formulées, et non l’Académie. Une nuance importante aux yeux de la secrétaire perpétuelle de l’Académie, Helène Carrère d’Encausse (sur notre photo avec quelques collègues).

Reste que les éditeurs de manuels scolaires ont décidé d’appliquer, à la rentrée, cette réforme élaborée, en 1990, alors que Lionel Jospin était ministre de l’Education nationale, et mise en place, depuis 2008, provoquant une vive polémique. Ce que l’académicienne a, encore, plus de mal à comprendre.

« Je n’ai pas compris les raisons qui expliquent l’exhumation d’une réforme de l’orthographe élaborée il y a un quart de siècle », s’étonne, ainsi, Mme Carrère d’Encausse, pour qui la situation est « radicalement différente », en 2016. Il revient, donc, à Najat Vallaud-Belkacem, actuel ministre de l’Education, d’expliquer les raisons de cette réforme.

Avec un système éducatif qui « s’est écroulé » au point « qu’un élève sur cinq quitte l’école sans savoir lire », elle estime que « le problème n’est donc plus d’offrir des facilités aux élèves, de conserver ou non l’accent circonflexe, mais de revoir totalement notre système éducatif ».

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