La CEDEAO veut « soutenir le Burkina » et « tous les pays en transition » dans leur lutte contre la violence djihadiste. C’est bien que le président en exercice de cette organisation ouest-africaine en vienne à de meilleurs sentiments, après avoir prôné la fermeté, pire, les sanctions, dans le dossier des mercenaires ivoiriens qui étaient détenus à Bamako. Non seulement, le Mali a ignoré et minimisé les sanctions de la CEDEAO que soutenait de toutes ses forces le président, Umaro Sissoco Embalo, mais, le jeune colonel-président malien, Assimi Goïta, a fait, exactement, ce qu’il avait prévu, son seul facilitateur reconnu et accepté par lui, dans ce dossier, étant le président du Togo, Faure Gnassingbé. On en a la preuve : lors de leur libération, les 46 soldats partis de Bamako ont transité par Lomé pour remercier le président togolais, avant de regagner leur bercail, en Côte d’Ivoire. Personne n’a même fait allusion au président bissau-guinéen dont le rôle dans cet élargissement fut à peu près nul, sauf que le communiqué final des colonels de Bamako n’a pas caché les ressentiments et la colère que Bamako nourrissait à l’endroit du président en exercice de la CEDEAO. Ecrit en style direct pour que tous les citoyens maliens et africains comprennent, ça ne pouvait pas passer inaperçu que le président, Umaro Sissoco Embalo, en prenait pour son grade. Pour la paix et la sérénité au sein de la CEDEAO, il fallait qu’il batte sa coulpe, en se montrant plus rassembleur que le père fouettard qu’il aurait souhaité être, mais qu’il n’a aucun moyen d’être.
« On sait les problèmes quand on dit le djihadisme. Ca frappe toutes nos zones ouest-africaines et cela préoccupe beaucoup notre organisation, qui est la CEDEAO. Et aujourd’hui encore, après nos échanges, j’ai compris beaucoup de choses qui se passent au Burkina. On va voir comment dans l’immédiat, soutenir le Burkina. » vient de déclarer le président bissau-guinéen,Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le 12 janvier, lors d’une visite à Ouagadougou.
Le président Embalo s’est entretenu avec le capitaine, Ibrahim Traoré, président de la transition burkinabè au pouvoir depuis le coup d’état du 30 septembre 2022 (notre photo). Il a insisté sur la nécessité de poursuivre et maintenir les échanges entre chaque pays membre de la CEDEAO.
Avant de montrer qu’il avait changé son fusil d’épaule : « L’esprit de la CEDEAO ce n’est pas des sanctions. Ce n’est pas pour imposer. La CEDEAO c’est nous tous, nous nous sommes de la CEDEAO. Même aujourd’hui, les pays qui sont en transition, qui sont exclus de la CEDEAO, ils peuvent savoir, ils font partie de la CEDEAO » , a-t-il ajouté.
Arrivé au pouvoir après le renversement du lieutenant-colonel, Paul Henri Sandaogo Damiba, le capitaine, Traoré, a promis de respecter les engagements pris par son prédécesseur à l’égard de la CEDEAO sur l’organisation d’élections et un retour de civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024. Au Mali, le pouvoir de transition a, aussi, confirmé la remise du pouvoir à un chef d’Etat démocratiquement élu en 2024.