REPORT DE LA PRESIDENTIELLE AU SENEGAL : Umaro Cissoko Embalo félicite le coup d’état institutionnel de Macky Sall (Silence Radio à la CEDEAO)

Date

Depuis qu’il a ordonné, ce samedi, 3 février, le report de l’élection présidentielle au Sénégal, initialement, prévue pour le 25 février, le président, Macky Sall, n’en finit plus d’être critiqué, déjà, par ses propres équipes, certains de ses collaborateurs dont le secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, ont décidé de quitter le navire, citant l’inconstitutionnalité du report électoral. Mais aussi, au sein des populations locales, qui ont tenté d’exprimer leur colère dans la rue, en réponse à l’appel à manifester lancé par les leaders d’opposition.

Il y a lieu de penser que le Sénégal, qui est souvent dépeint comme un modèle de démocratie en Afrique, est au bord de l’implosion. Ce qui n’a pas échappé aux yeux des observateurs étrangers, fussent-ils sur le continent africain ou dans les autres régions du globe. La CEDEAO, qui a très mal commencé l’année avec la sortie du Niger, du Burkina Faso et du Mali de l’organisation régionale, entrevoit un nouveau désordre politique, quelques mois seulement après le coup de force initié par le président bissau-guinéen, Umaro Cissoko Embalo, à l’approche de la présidentielle, qui doit en principe se tenir l’année prochaine.

Non content d’avoir défrayé la chronique en début décembre avec sa décision de renvoyer le parlement, contrôlé par l’opposition, Umaro Cissoko Embalo s’est, de nouveau illustré, en félicitant Macky Sall pour le renvoi du scrutin présidentiel sénégalais. En réalité, ce soutien découle de l’extrême réjouissance qu’a ressenti le président de la Guinée-Bissau à l’idée de voir un autre chef d’Etat de la sous-région adopter la même décision que lui, et qu’il ne soit donc plus le seul à faire office de vilain petit canard. Un constat confirmé par l’empressement quasi-instantané avec lequel il a adressé ses encouragements à Macky Sall via son compte X (ex-Twitter). 

Le président bissau-guinéen a de la chance que ses concitoyens soient moins expressifs que les Sénégalais. Cependant, l’élection présidentielle devant se dérouler en 2025, il leur reste encore assez de temps pour s’organiser et contrecarrer les plans d’Umaro Cissoko Embalo. La tenue des prochaines élections législatives sera déterminante puisqu’elle permettra d’avoir un aperçu du climat politique. Pour Macky Sall, qui a ouvert la boîte de Pandore, la tranquillité anticipée de la fin de mandat s’est envolée, pour laisser place à un départ de la magistrature sous la honte.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier