La coupe du monde est terminée pour le Maroc, le Nigeria, l’Egypte et la Tunisie. Le Sénégal (qui a naïvement raté sa qualif contre le Japon) attend de jouer un match très difficile contre la Colombie qui décidera de son sort. Mais, déjà, des enseignements peuvent être, valablement, tirés.
La décolonisation mentale du football africain est, encore, à l’étape 0. Autrement dit, elle est, totalement, à faire car elle n’a pas commencé encore. Toutefois, il y a lieu de craindre que l’aliénation dont les dirigeants des fédérations africaines font l’objet, et dont les équipes ont fait ce tourisme à Russie 2018, ne puisse pas connaître son terme quand on entend ces sélectionneurs étrangers utiliser la Méthode Coué. Un véritable lavage du cerveau qui transforme leur échec en victoire. Par exemple, le sélectionneur français du Maroc jure à qui veut l’entendre que son équipe a très bien joué avec deux défaites et un nul. Le sélectionneur argentin de l’Egypte, lui, a passé son temps à crier « Malchance », comme si quelqu’un avait lancé un mauvais sort à ses joueurs. Celui du Nigeria, généralement, modeste ferait, aussi, mieux comme le Français du Maroc et l’Argentin de l’Egypte, de remettre, carrément, son tablier à défaut de son limogeage par la très complexée fédération nigériane de football. Le Nigeria n’a pas été à la hauteur (loin de là) tout comme le Maroc et l’Egypte. Il faut que ces trois sélectionneurs débarrassent, rapidement, le plancher du football africain et le laissent se reconstruire, en paix, pour Qatar 2022.
Le Maroc, candidat pour la 6e fois, à l’organisation de la coupe du monde de football, doit, d’abord et avant tout, balayer devant sa porte, en réfutant les solutions de facilité, comme le recrutement d’un sélectionneur étranger, synonyme d’apporter la victoire. Le « sorcier blanc », fait partie des appellations qui font le nid de la colonisation mentale qui a frappé les équipes africaines à Russie 2018. Que le Maroc fasse ses états généraux du football et prescrive les bases d’un rayonnement véritable de celui-ci. Ce rayonnement passera par la confiance aux nationaux au poste de sélectionneur d’autant plus que celui qui a conduit l’équipe à Russie 2018 a démontré qu’il est temps de passer à un sélectionneur marocain.
Quant au sélectionneur argentin de l’Egypte, même pas honte. Il demandait à rester à son poste puisque la très colonisée Fédération égyptienne de football n’a aucun ancien joueur capable de faire le job. Son contrat arrivant à son terme, la fédération a annoncé qu’elle ne le renouvellera. Mais est-ce pour autant qu’elle recrutera un sélectionneur égyptien ?
Les comportements des fédérations africaines sont à pleurer. Comment veut-on que l’Afrique soit respectée ? Elle ne le sera jamais ! Les Africains sont, directement, responsables du mépris dont ils sont l’objet. Ils ne font rien pour améliorer leur situation.
Que faire ? Il faut encourager les efforts de décolonisation mentale, comme ceux du football tunisien et sénégalais. La Tunisie avec son sélectionneur tunisien n’a, certes, pas démontré grand-chose, mais, c’est dans de telles défaites que le football de ce pays se restructurera, et ça ne sera le cas qu’avec les Tunisiens dont l’un d’eux continuera à occuper le poste de sélectionneur.
Il en est de même du Sénégal dont le pays a donné une leçon mémorable à des fédérations africaines où règne la corruption comme celle du Cameroun, qui s’apprêterait malgré le triste bilan des équipes africaines à Russie 2018, à recruter un sélectionneur européen sous prétexte que c’est la voix du succès pour la CAN 2019 que ce pays organisera en juin-juillet 2019. On a envie de dire : Bêtises ! Sornettes !