SAHARA OCCIDENTAL : L’Algérie a eu tout faux

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Selon le dernier rapport de l’envoyé spécial de l’ONU sur la question du Sahara occidental, Staffan de Mistura, le plan d’autonomie proposé par le Maroc est la seule option viable pour l’autodétermination du peuple sahraoui. Peu surprenante, cette conclusion intervient alors que le médiateur onusien sur ce dossier de longue haleine avait menacé, en octobre dernier, de s’en retirer en cas d’absence d’avancée majeure dans les six mois à venir.

Hasard calendaire ou stratégie planifiée, le timing de la rencontre officielle entre les chefs de la Diplomatie marocaine et américaine, respectivement, Nasser Bourita et Marco Rubio, à Washington DC la semaine précédent la restitution, au 14 avril, dudit rapport par Staffan de Mistura peut donner lieu à des spéculations vis-à-vis de cet ultimatum, ainsi qu’à l’idée d’une préférence initiale de l’émissaire de l’ONU pour la solution marocaine.

Quoi qu’il en soit, la désolation affichée par l’Algérie, partie prenante agissant pour les intérêts des Sahraouis, suite à la réaffirmation par Marco Rubio de la position des Etats-Unis en faveur du Maroc augurait déjà d’un dénouement futur défavorable. Ce qui fut le cas au point de se demander s’il faille officiellement déclarer échec et mat pour les Algériens. Cela en a tout l’air même si le Maroc s’est vu réitérer la nécessité de préciser les détails de son plan d’autonomie.      

Une mauvaise nouvelle ne venant jamais seule, le Front Polisario, premier grand perdant de cette médiation, a appris qu’il risquerait d’être fiché comme organisation terroriste aux Etats-Unis. L’initiative proviendrait d’un élu républicain, Joe Wilson, dans la foulée de l’annonce du soutien accordé par Washington DC à Rabat. Une telle désignation serait problématique pour l’organisation, qui a souvent revendiqué la responsabilité dans certains actes terroristes.

   

Les répercussions d’une pareille donne s’étendraient aussi en Afrique du Sud, compte tenu de ses liens avec le Front Polisario, en rapport avec la défense du droit à l’autodétermination des populations sahraouis. En plein contentieux avec Donald Trump sur le conflit israélo- palestinien, Cyril Ramaphosa va devoir effectuer un choix stratégique, lui qui cherche à calmer le jeu avec le milliardaire républicain, après des semaines de turbulence diplomatique.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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