SENEGAL : Colette Senghor, épouse de Léopold Sédar Senghor est décédée en Normandie

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L’ancienne première dame du Sénégal, Colette Senghor, épouse de l’ancien président et chantre de la Négritude, Léopold Sédar Senghor, est décédée, lundi, 18 novembre, à l’âge de 93 ans, à Verson, dans le Calvados (France), a annoncé la municipalité normande. Très effacée, comme le fut, à l’époque, sa consoeur, Germaine Ahidjo, ancienne première dame du Cameroun, mais aussi, Thérèse Houphouët-Boigny, ancienne première dame de Côte d’Ivoire, Colette Senghor n’en influençait pas moins l’action politique de son mari, à la tête de l’Etat. Si, aujourd’hui, l’oeuvre politique et littéraire de Léopold Sédar Senghor, est saluée par certaines élites africaines, et relativement, moins critiquée par d’autres forts en thème du continent, c’est, justement, parce que derrière ce grand homme, se dissimulait une grande dame, qui savait lui donner de bons conseils pour arrondir ses angles quand il le fallait.

« Mme Senghor nous a quittés », a annoncé la municipalité exprimant son « immense tristesse » après avoir appris, lundi, 18 novembre, ce décès intervenu « dans sa demeure familiale ».

« J’ai appris avec émotion le rappel à Dieu de Mme Colette Senghor, je rends hommage à la 1ère Première Dame du Sénégal, femme discrète et femme de l’ombre de feu le Président Léopold Sédar Senghor. A sa famille, je présente, au nom de la nation, mes condoléances les plus attristées », a réagi, dans la nuit, sur Twitter, le président sénégalais Macky Sall.

Née le 20 novembre 1925 à Mouzay (Meuse), Colette Senghor, née Hubert, avait épousé Léopold Sédar Senghor, alors député du Sénégal, le 18 octobre 1957.

« Elégante et discrète », Colette Senghor était devenue première dame du Sénégal et « a toujours veillé et épaulé son mari dans sa vie politique et a été la source de son inspiration dans sa vie artistique », souligne la commune.

Décédé en 2001 à Verson, Léopold Sédar Senghor avait consacré à sa « muse » et « tendre compagne », le recueil de poèmes, « Lettres d’hivernage », rappelle la ville de Verson.

« C’est également elle qui lia à jamais le poète président à la Normandie, et plus spécifiquement, à Verson, où le couple prit l’habitude de venir en villégiature dans la maison familiale de Mme Senghor, au 150 rue du Général Leclerc, puis, d’y résider à partir des années 1980 », quand Léopold Senghor décida, de lui-même, d’abandonner sa charge de président de la République du Sénégal, rappelle la commune.

Lors des cérémonies du Centenaire de Léopold Sédar Senghor à Verson en 2006, le secrétaire général de la francophonie, son successeur (désigné) à la tête de l’Etat du Sénégal, Abdou Diouf, avait rendu hommage à Mme Senghor, souligne la commune.

« Colette Senghor a toujours veillé sur la mémoire de son mari. Elle a fait en sorte qu’une partie de ses archives soit conservée, notamment, au sein de la salle Djilor dans l’Espace Senghor à Verson », ajoute la commune qui rend chaque année hommage à ce « bel héritage » à travers sa programmation culturelle.

Poète et écrivain, Léopold Sédar Senghor a été un chantre de la Négritude, un mouvement pour la défense des valeurs culturelles du monde noir qu’il a fondé dans les années 30 avec le Martiniquais, Aimé Césaire, et le Guyanais, Léon Gontran Damas. La belle époque !

Agrégé en grammaire française, il a été le premier Africain membre de l’Académie française (sur notre photo le couple Senghor dans leur propriété de Normandie en France). Le premier et le dernier car cette instance culturelle française n’a plus jamais accueilli de fils du continent en son sein depuis la disparition de l’ancien président-poète sénégalais. C’est pourquoi on se demande, parfois, si la langue française est, vraiment, une langue de partage pour tous les francophones du monde. En Afrique, on en doute.

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