Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, et tout récemment, le Tchad qui a demandé à la France de vider ses trois bases militaires dans le pays, c’est au tour du Sénégal d’annoncer la fermeture prochaine de toutes les bases militaires étrangères sur le plan national. Le premier ministre, Ousmane Sonko, l’a annoncé devant le parlement réuni lors de sa déclaration de politique générale, sous les applaudissements nourris des députés. Le chef du PASTEF confirme la déclaration du président, Bassirou Diomaye Faye, devant les journalistes sénégalais, il y a quelques semaines, au palais de la République de l’avenue Roume.

Pour Ousmane Sonko, le Sénégal, très bientôt, courant 2025, ne sera plus un abri pour aucune base militaire étrangère. Ni française, ni américaine, ni autre.

Le premier ministre a indiqué que cette décision reflétait la détermination de Dakar de renforcer la souveraineté nationale et de réorienter la politique de défense du pays. Il n’a pas omis de préciser que cette décision avait été prise à l’initiative du président, Bassirou Diomaye Faye.

Le 29 novembre dernier, alors qu’il se prépare à commémorer le 80e anniversaire d’un tristement célèbre massacre colonial de 1944 perpétré par la France sur des soldats sénégalais (massacre jamais reconnu auparavant par la France), le président Faye a félicité le président français, Emmanuel Macron, pour avoir reconnu la responsabilité de la France dans ce massacre. Dans le même temps, Bassirou Diomaye Faye a laissé entendre, dans un langage très simple, même terre à terre, que Paris devrait retirer ses soldats de son pays et fermer toutes les bases.

Ayant évité d’utiliser les mots forts qui frappent les esprits, sa déclaration n’a pas reçu toute l’attention qu’elle méritait. On en a parlé sans plus. Le président sénégalais avait dit exactement ceci : « Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté n’accepte pas la présence de bases militaires dans un pays souverain ». C’était au palais présidentiel devant quelques journalistes de la presse nationale. Il avait poursuivi qu’ « il n’y aura bientôt plus de soldats français au Sénégal », soulignant l’importance de la souveraineté nationale. Quelques semaines, plus tard, nous y sommes, après la confirmation de cette option devant l’Assemblée nationale par le premier ministre, lors de son discours de politique générale.

Au Sénégal, des soldats français sont actuellement stationnés dans la capitale Dakar sur différentes bases militaires. La capitale du pays abrite trois sites militaires français où sont déployés 300 militaires. Il va sans dire que, d’ici quelques mois, la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara (le pion de la France dans la CEDEAO) deviendrait le dernier pays ouest-africain à abriter une base militaire française sur son sol. Avec tout ce que cela comportera comme enjeu et …risques.