Le député du Pastef, Guy Marius Sagna, a, officiellement, déposé sur la table de l’Assemblée nationale une proposition de résolution pour la mise en accusation de l’ancien président de la République Macky Sall. Une première dans l’histoire politique du Sénégal. Son ancien patron, Abdoulaye Wade, doit en sourire. Car il n’aurait pas assimilé toutes les leçons de son maître à penser.
« J’ai proposé à l’Assemblée nationale la mise en accusation de Monsieur Macky Sall, ancien président de la république du Sénégal, conformément aux dispositions de l’alinéa 1er de l’article 101 de la Constitution du 22 janvier 2001 et à la loi n°2002-10 du 22 février 2002 modifiée portant loi organique sur la Haute Cour de justice, pour des faits susceptibles de relever de la haute trahison dans le cadre de l’exercice de ses fonctions présidentielles », annonce le député Guy Marius Sagna du PASTEF, et proche du premier ministre, Ousmane Sonko (sur notre photo, Macky Sall marchant tête basse, ses détournements massifs de fonds ayant été découverts).
Loin l’idée d’harceler Macky Sall qui a droit à une retraite paisible, le nouveau pouvoir qui fait face à la rétrogradation de la note souveraine du Sénégal (et donc du renchérissement du coût du crédit) et à une prompte augmentation de l’endettement du pays qui, selon les calculs de la Cour des comptes, s’élève à 106% du PIB alors qu’au moment où il quittait le pouvoir, Macky Sall l’avait annoncé à 74%, fait face à un désastre financier d’ampleur inégalée. Cette « dette cachée » a entraîné la « falsification » des chiffres de la dette entre 2019 et 2024.

« Cette procédure (qui consiste à traîner l’ancien président devant la justice des parlementaires), exceptionnelle par nature, vise à garantir que les plus hautes charges de l’État soient exercées dans le strict respect des principes républicains, conformément à l’attachement solennel exprimé dans le préambule de la Constitution à la transparence dans la conduite et la gestion des affaires publiques, ainsi qu’au principe de bonne gouvernance. Il ressort du rapport de la Cour des comptes que plus de 2 517 milliards de F CFA ont été contractés en dehors de tout circuit légal, sans autorisation parlementaire ni inscription dans une loi de finances régulièrement votée. Ces engagements, opérés sans contrôle a priori ni exécution conforme à la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF), constituent une violation manifeste des principes de transparence, de sincérité et de responsabilité budgétaires », lit-on dans l’exposé des motifs de la proposition de loi.