Vivement la fin de mandat pour le très controversé président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, car il n’est vraisemblablement plus en odeur de sainteté nulle part en Afrique.
Invité par William Ruto au Sommet extraordinaire conjoint des Communautés d’Afrique de l’Est et de développement de l’Afrique australe, il a été éjecté de la salle avant le début des discussions privées sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, avant d’y être à nouveau rappelé.
Blessé dans son amour propre, Moussa Faki Mahamat a décliné cette offre (notre photo). Si aucune raison officielle n’a été donnée pour justifier cette humiliation, les rumeurs pointent un refus de la partie rdcongolaise. Car, en dehors d’avoir endossé les processus de Luanda et de Nairobi, dont les résultats sont invisibles, la Commission de l’UA est aux abonnés absents sur ce dossier. Comme sur toutes les autres crises continentales d’ailleurs. Au plus grand dam de Kinshasa.

En clair, la présence de Moussa Faki Mahamat à Dar es Salaam s’apparentait plus à un séjour de villégiature qu’à une implication dans un conflit vieux de trois décennies qu’il n’a jamais mis dans l’agenda de l’UA, malgré deux mandats successifs à la tête de cette principale instance africaine.
Espérons que ce camouflet inoubliable soit l’interpellation qui conduira à la réforme tant réclamée de l’UA, qui, depuis un certain temps, semble avoir troqué ses prérogatives de partie prenante aux diverses situations continentales contre un rôle d’observateur lambda.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)