SOMMET CHINE-AFRIQUE : Antonio Guterres a manqué une occasion de se taire à Beijing

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Les 54 pays africains sont à Beijing, en Chine, dans le cadre du FOCAC 2024 pour poser les questions ayant trait à leur développement. Pour y répondre, la Chine a annoncé 50 milliards de dollars de crédits en Afrique, dans les trois prochaines années. Le président, Xi Jinping, a utilisé le dollar, monnaie d’échange par excellence, pour se faire comprendre de tous. Mais nul doute que lors du prochain FOCAC, il annoncera son aide dans la monnaie des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Si les BRICS ont été créés par quatre pays, puis, cinq, ils sont aujourd’hui 11, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, l’Iran et l’Argentine les ayant rejoints cette année. Antonio Guterres s’est rendu au FOCAC 2024 pour ronronner alors qu’il aurait séduit en prononçant un discours offensif. Mais pouvait-il trahir son camp ? Car Portugais de nationalité, le secrétaire général des Nations-Unies appartient avant tout au camp occidental, c’est-à-dire, du G7.

 »Un changement accru du système financier international », c’est ce que propose le secrétaire général des Nations-Unies, au Sommet Chine-Afrique. Rien que ça. On dirait qu’il s’ennuie à New York alors qu’il a l’Assemblée Générale à préparer pendant ce mois de septembre. Pour le patron de l’ONU, son initiative est nécessaire pour soutenir les pays en développement dans un contexte financier morose, mais, il sait pertinemment que celle-ci a échoué à cause de l’égoïsme des membres du G7, sinon les BRICS n’auraient pas été créés.

‘’Nous proposons des réformes profondes du système financier international, obsolète, inefficace et injuste, ainsi qu’une relance des ODD pour fournir aux pays en développement les liquidités dont ils ont besoin, tout en recherchant des solutions à moyen et à long terme  », a, d’autre part, déclaré le secrétaire général, dans un vœu pieux, sans lendemain, comme ils savent en faire aux Nations-Unies.

Antonio Guterres à Beijing avec des collègues africains?

Et de poursuivre dans son discours onusien que personne n’écoute :  »Pendant ce temps, de nombreux pays africains sont embourbés dans la dette et luttent pour investir dans le développement durable. Nombre d’entre eux n’ont pas accès à un allègement efficace de la dette, bénéficient de ressources limitées et d’un financement concessionnel nettement insuffisant pour répondre aux besoins fondamentaux de leur population et la protéger des ravages d’une crise climatique qu’ils n’ont pas contribué à créer. ». De quelle manière une telle déclaration aide-t-elle les Etats africains à Beijing d’avancer ?

Les dirigeants africains sont allés en Chine solliciter son aide pour développer leurs exportations agricoles et industrialiser leurs économies. La Chine est devenue le premier partenaire commercial bilatéral de l’Afrique subsaharienne, mais elle exporte beaucoup plus vers le continent qu’elle n’importe. Pour inverser cette tendance, les 54 pays africains en Chine n’ont nullement besoin ni des conseils d’Antonio Guterres, ni de sa compassion. Et puis, l’ONU est une organisation dépassée, qui vit et essaie d’agir dans un monde autre que celui des 54 pays africains.

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