C’est sous les acclamations que le projet de Charte sur la sécurité et la sûreté maritimes, et le développement en Afrique (dite Charte de Lomé), a été adopté, par consensus, ce jeudi, 13 octobre, par les ministres et chefs de délégation de l’Union africaine (UA). Président du Conseil exécutif de l’UA (qui regroupe les ministres des Affaires étrangères), le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, avait, pour la circonstance, à ses côtés, la présidente de la Commission de l’UA, Dr Xhosazana Dlamini-Zuma et le chef de la diplomatie togolaise, le professeur, Robert Dussey.
« Afrique continent des défis : défis du développement durable, impératifs de paix et de sécurité, défis du développement tout court. Les défis sont nombreux et multiformes », a d’emblée déclaré le professeur, Robert Dussey, avant de relever que cette « Afrique des paradoxes » offre de très grandes perspectives pour son développement. Il en est, par exemple, « des mers et des océans qui constituent un atout de taille pour promouvoir le développement du continent ».
Pour Dr Xhosazana Dlamini-Zuma qui relève que le Togo est la destination idoine pour parler de la piraterie et de l’économie bleue au regard des efforts, déjà, effectués par le gouvernement pour faire de la plateforme portuaire de Lomé, la plus performante de la côte ouest-africaine, mais aussi, des moyens engagés pour mener la bataille aux pirates récalcitrants, elle a invité les 38 pays disposant d’une frontière maritime, sans oublier ceux qui n’en ont pas, à retrousser les manches, car « l’heure n’est plus aux déclarations et aux seules incantations » comme l’avait si bien indiqué, auparavant, le ministre togolais des Affaires étrangères. La présidente de la Commission a invité les partenaires non-africains à accompagner les pays africains dans cette vulgarisation de l’économie, créatrice d’emplois et d’opportunités : « Les Norvégiens ont l’une des plus grandes flottes maritimes mondiales. Pour faire face à leurs besoins, ils ont formé les Philippins, les Thaïlandais et beaucoup d’autres nationalités. Ils peuvent faire la même chose avec les Africains. D’autres que les Norvégiens en sont aussi capables », a soutenu la présidente de la Commission de l’UA, qui milite, par ailleurs, pour la promotion de la femme dans les métiers de la mer.
Pour Moussa Faki Mahamat, l’Afrique, face à ce fléau, « se doit d’envisager une réponse globale et collective. Cette réponse, c’est la Charte ». Et d’ajouter que « L’adoption de cette Charte permettra la mise en place des moyens de surveillance et la promotion du commerce, la création des richesses dans plusieurs secteurs, et le développement d’une économie bleue ». Après avoir relevé les avantages pour l’Afrique de développer cette économie et de mettre fin à l’insécurité sur nos mers et océans, il a, fortement, invité les chefs de délégation à adopter le projet de Charte qui va être soumis aux chefs d’Etat et de gouvernement, le 15 octobre. Ce fut une formalité, cette Charte se voulant un instrument juridique dynamique. Autrement dit, tous les aspects non approfondis ou non évoqués par cette Charte à commencer par son volet « développement » qui a été souhaité par la présidente de la Commission, vont être remis à niveau. Un délais limite a été fixé à cet effet : « juillet 2017 ». Un objectif fixé par la présidente de la Commission, elle-même, et qui va lui permettre d’organiser le travail en conséquence afin que cette date limite soit respectée.
Sur ce, c’est sous les acclamations que ce projet de charte a été validé par les ministres des Affaires étrangères, en attendant son adoption et sa signature, samedi, 15 octobre, par les chefs d’Etat et de gouvernement, qui feront le déplacement de Lomé à cet effet.