Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) deviennent-ils une vraie menace pour l’hégémonie mondiale du G7 dans le domaine de la finance internationale ? On pourrait le croire au regard du forcing terrible que fait la France, actuellement, pour que le président, Emmanuel Macron, soit invité au Sommet des BRICS de Johannesburg, dans quelques semaines.
Oeil pour oeil, dent pour dent. Les relations entre les présidents russe, Vladimir Poutine, et français, Emmanuel Macron, ne sont pas prêtes de s’améliorer. En s’alignant derrière l’OTAN, le président français a d’office perdu la marge de manoeuvre qui était la sienne dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie. Au début de celui-ci, les deux présidents arrivaient à se parler au téléphone et Macron se faisait même recevoir au Kremlin par son homologue russe, même si Poutine aimait le placer au bout de la table, loin de lui. Mais aujourd’hui, toute voie de dialogue est interrompue, Macron étant considéré à Moscou comme le petit agent (espion) de Joe Biden. Du coup, il n’est plus crédible aux yeux des Russe. Comment faire pour participer au Sommet des BRICS que l’Afrique du Sud accueillera du 22 au 24 août prochain à Johannesburg ? Pour contourner cette difficulté, Macron a dépêché sa cheffe de la diplomatie, Catherine Colonne, à Pretoria, il y a quelques jours, pour essayer de déminer le terrain. Cette dernière n’est pas allée par quatre chemins pour dire à sa collègue, Naledi Pandor, que le président français souhaitait être invité au Sommet des BRICS. Comme si la France était devenue un pays non-occidental ou exclue du G7. La demande devait en rester là si l’activisme des Français ne continuait pas à déborder. Invité au Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, les 22 et 23 juin, à Paris, le président, Cyril Ramaphosa, devrait faire l’objet d’un travail au corps lors d’une audience que va lui accorder en marge de ce Sommet le président français. Même s’il va entreprendre la même démarche auprès du premier ministre chinois, Li Qiang, lui aussi, présent à Paris, c’est sur Ramaphosa que Macron compte surtout jeter son dévolu. On remarquera d’ailleurs que la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor (dont personne ne connaissait le nom en France il y a encore quelques jours) devient très populaire dans les médias français. Au Sommet de Paris, les deux femmes se concertent régulièrement. Un véritable marquage au corps de la cheffe de la diplomatie française.
Sauf que les deux femmes n’ont aucunement prévu la réaction de Vladimir Poutine qui, depuis Moscou, vient de faire savoir qu’il n’acceptera aucune invitation d’un pays « hostile » (sous-entendu la France) au Sommet des BRICS à Johannesburg. Du coup, c’est un coup de froid dans la chaleur des relations entre les deux femmes. Emmanuel Macron semblait fermer les yeux sur l’inculpation de Vladimir Poutine par la CPI, ce qui oblige la justice sud-africaine à l’arrêter pour le livrer à la CPI. Une chose du reste impossible à réaliser tout de même. Mais c’est la situation dans laquelle se trouve empêtrée l’Afrique du Sud, maillon faible des BRICS, qui ne sait pas exactement quoi faire. Emmanuel Macron (l’envoyé ou l’agent de Biden pour en savoir plus sur les BRICS) aurait-il pu l’aider à ce niveau s’il avait été invité ? Toujours est-il que Poutine, conscient de sa force (surtout quand il soupçonne la présence des Américains quelque part), a mis tout le monde d’accord sur le fait qu’il se rendra bien au Sommet des BRICS (bien qu’inculpé) et il ne veut en aucun cas y voir d’invité « hostile » (Macron). Pour le moment, on en est là.