SOMMET DES TROIS BASSINS FORESTIERS TROPICAUX DE BRAZZAVILLE : Echec programmé (mais succès dans la prise en compte de notre destin en main)

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La 2e édition du Sommet des trois Bassins forestiers tropicaux (Amazonie, Bornéo-Mékong et Congo) s’est ouverte, cet après-midi, à Brazzaville, en présence d’aucun chef d’Etat représentant ni l’Amazonie, ni le Bornéo-Mékong. Le premier échec, dans la non-participation des principaux co-organisateurs qui ont délégué, qui un ministre, qui un haut-fonctionnaire, alors que les ambitions affichées par le président, Denis Sassou-Nguesso, qui l’accueille, étaient bien élevées. Outre le président du Brésil, Lula Ignacio da Silva, qui, depuis son retour au pouvoir, tient le même discours que les présidents du Bassin du Congo et qui avait promis de se rendre à Brazzaville pour y participer, le président français, Emmanuel Macron, avait, aussi, marqué son accord pour y être. Il ne pouvait faire autrement, puisqu’en mars 2023, il avait participé au Sommet sur la forêt, à Libreville, le One Forest Summit, à l’initiative du président de l’époque, Ali Bongo Ondimba. Mais ni l’un ni l’autre n’ont effectué le déplacement, préférant s’adresser aux participants par visio-conférence, ce que le représentant du Bornéo-Mékong ne s’est même pas donné la peine de faire.

Faute d’en faire un Sommet des trois bassins, Denis Sassou-Nguesso, s’est rabattu sur ses homologues africains, avec quelques absents de taille (sur notre photo Sassou et Lula qui promet sa participation au Sommet de Brazzaville). Ont, ainsi, effectué le déplacement de Brazzaville, le président des Comores et président en exercice de l’Union africaine, le président de la Guinée équatoriale, le président de la RDCongo, le président de la Guinée Bissau, le président de Sao Tomé et Principe, le président du Centrafrique, le président du Burundi, le président du Kenya, et le président de transition du Gabon, Brice Oligui Nguema, co-champion à l’applaudimètre avec les présidents, William Ruto, du Kenya et Félix Tshisekedi de la RDCongo. Le général-président de la transition gabonaise a même donné du « Chers homologues » à l’endroit des chefs d’Etat, comme pour leur signifier qu’ils faisaient, dorénavant, partie de leur sérail. C’est donc un Sommet sur le Bassin du Congo qui se tient, à Brazzaville, et non un Sommet des trois Bassins.

On ne s’attardera pas sur l’utilité des trois Bassins dans la gestion mondiale et l’équilibre de l’éco-système. En effet, et c’est Denis Sassou-Nguesso qui l’a rappelé, les trois Bassins, c’est 80% de la biodiversité mondiale, 4.000 espèces de poissons, 3.000 espèces d’oiseaux et 500 types différents de mammifères.Voilà qui tient l’équilibre du monde. Gratuitement jusqu’à ce jour car les populations des trois Bassins sont sollicitées pour les maintenir viables (pour le bien de l’humanité) mais ne reçoivent presque rien en retour. C’est l’éternel débat déséquilibré où les petits malins, tous dans les pays développés, demandent toujours plus, pour bien vivre, chez eux, sans rien donner en retour. Voilà pourquoi il est temps que les trois Bassins ne tiennent plus comptent de leurs discours. Car nul n’a vu la couleur des 100 milliards de dollars, chaque année, qu’ils promettent aux pays du Sud depuis longtemps.

C’est très simple : Coupons le bois de chauffe comme bon nous semble, déséquilibrons le système biologique comme nous le voudrons, désagrégeons l’environnement comme nous le pourrons, dégradons nos écosystèmes si cela nous permet d’améliorer le sort de nos populations. Bref, ne tenons plus compte d’aucun discours lénifiant de ces menteurs du Nord et des organisations internationales. Car c’est un monde qui ne comprend que les rapports de force. Le jour ils verront qu’ils sont réellement en danger et que leur vie est entre nos mains, en ce temps-là, ils viendront négocier et mettront les moyens sur la table. Ne leur demandons plus rien. Cessons de paraître pour des mendiants.

Le président du Kenya a dit que la solution à nos problèmes passe par la transformation de nos ressources naturelles chez nous en Afrique. Plus d’exportation des matières premières. Une fois que ces ressources sont transformées en produits finis, grace à la ZLECAF, la zone de libre échange continentale, qui doit être développée pour couvrir toute l’Afrique, on doit privilégier les échanges intraafricains. Au nom du panafricanisme, il a déclaré qu’il n’y aura plus de visa pour tout Africain qui veut se rendre au Kenya. Un bon exemple qui montre que c’est par le concret que l’Afrique évoluera et non par des simples propos sans lendemain, comme l’a dénoncé Etienne Tshisekedi qui, prenant l’exemple du Parc de la Virunga, dans l’Est de la RDCongo, a dit que cette forêt est actuellement pillée par le Rwanda et que si tel est le cas, ce n’est le fait ni de Washington, ni de Paris, ni d’aucune capitale occidentale, mais le fait de Kigali. Et Tshisekedi d’enfoncer le clou en disant que les problèmes de l’Afrique, c’est à cause des Africains, pour l’essentiel, et non à cause des Non-Africains. L’Africain doit cesser avec l’hypocrisie, renchérit-il, en riant avec toi devant pour mieux te poignarder dans le dos. Car cette attitude ne peut nullement favoriser la coopération intraafricaine, ce qui est contreproductif pour la jeunesse africaine qui attend autre chose de ses dirigeants.

Cette thèse de Félix Tshisekedi, est défendue dans l’éditorial du professeur, Paul Tédga, dans le numéro 526 de novembre d’Afrique Education, à paraître la semaine prochaine. Arrêtons d’accabler les étrangers même quand ils ne sont en rien responsables de nos maux et regardons nous les yeux dans les yeux pour nous dire la vérité sans laquelle aucun processus d’avancement n’est possible.

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