Alors que l’intervention militaire de la CEDEAO au Niger, s’éloigne de plus en plus, Alassane Ouattara et Emmanuel Macron gardent toujours l’espoir de la faire pour chasser les militaires du pouvoir et réinstaller leur ami, le président déchu, Mohamed Bazoum. En fait, ils veulent faire une Opération Libye-Bis quand la France de Sarkozy et l’OTAN bombardèrent la Libye, en octobre 2011, pour assassiner Kadhafi, provoquant, par la suite, la prolifération du djihadisme dans le Sahel que personne ne contrôle aujourd’hui. Arrivé au pouvoir il y a trois mois, le président du Nigeria et président en exercice de la CEDEAO, Bola Tinubu, n’est plus aussi interventionniste qu’il y a un mois au grand regret de Ouattara et Macron. Il parle même en privé de transition courte au Niger. Macron voudrait donc le rencontrer en marge du G20 en Inde pour le convaincre de l’utilité d’une intervention militaire au Niger. Mais nul doute que cela puisse changer quoi que ce soit.
A son retour à Abidjan, le 31 août, après son séjour de deux semaines passé en France, Alassane Ouattara a déclaré à ses proches que l’intervention militaire de la CEDEAO au Niger, se fera (pas se ferait) dans un mois ou deux au plus tard. Pour cela, il avait fait venir, à Paris, le chef d’état major des armées du Nigeria afin qu’il rencontre son homologue français. Cet échange avait fini chez Emmanuel Macron qu’il avait aussi rencontré. Techniquement, le duo Macron-Ouattara ne baisse pas la garde même si Macron a compris (au fond de lui) que rien ne se fera, l’opinion publique africaine qui était amorphe et silencieuse lors de l’intervention de l’Occident en Libye, étant, aujourd’hui, vent debout contre une autre intervention militaire au Niger (sur notre photo Tinubu une fois élu président du Nigeria le 2 juin a couru voir Macron le 22 juin à l’Elysée. On ignore les raisons d’une telle précipitation alors qu’il n’était même pas encore investi).
Après les Français qui résidaient au Niger, Emmanuel Macron a commencé, aussi, à rapatrier ses équipements militaires et certaines troupes qui passent des journées très chaudes à 42 degrés sous l’ombre sur la base aérienne de Niamey sans pouvoir quitter ce lieu. Dur dur. De son côté, l’ambassadeur de France qui, bien que persona non grata, a refusé de quitter le Niger, connaît un blocus total dans son ambassade. L’ambassadeur de l’Union européenne qui a voulu lui rendre visite, il y a quelques jours, a été éconduit, suscitant la colère de Bruxelles. Bientôt, tout manquera au sein de l’ambassade de France où personne n’entre (on peut y sortir mais plus pour y entrer). C’est pourquoi certaines voix s’élèvent, déjà, pour dire que la France est perdante, au moins, à (court terme) dans ce bras de fer avec le Niger.
Avant de rencontrer Emmanuel Macron, il serait intéressant que le conseiller en communication de Bola Tinubu lui lise l’article sur le Plan de la partition en deux du Nigeria par la France et les Etats-Unis que le magazine Afrique Education a publié dans son numéro 524 de septembre. S’ils n’ont pas la version papier dans les mains, il est conseillé de l’acquérir sur la boutique du magazine (www.afriqueeducation.com ; cliquer sur la une de la couverture sur la home page et laissez vous conduire jusqu’à l’obtention du pdf).
L’Inde assure la présidence du G20 à partir du 1er décembre 2022. Le Sommet se tiendra à New Delhi les 9 et 10 septembre. Les dirigeants des pays du G20 et de neuf autres Etats y sont invités : le Bangladesh, l’Egypte, l’Espagne, Maurice, le Nigeria, les Pays-Bas, les Emirats arabes unis, Oman et Singapour. La délégation russe au Sommet serait dirigée par le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, tandis que celle de la Chine le sera par le premier ministre du Conseil d’Etat, Li Qiang. Joe Biden qui y sera a regretté l’absence de son homologue chinois Xi Jinping qu’il voulait rencontrer.