La CEDEAO a tenté d’imposer, dimanche, 7 novembre, des sanctions à l’ensemble des autorités de transition malienne après avoir déploré « l’absence de progrès dans la préparation des élections ». Une stratégie qui vise à accentuer la pression sur la junte tout en préservant la population avant une nouvelle réunion d’évaluation en décembre. En réalité, la montagne a accouché d’une souris. Cette réunion obtenue au forceps par le président ivoirien, Alassane Ouattara, qui ne décolère pas de voir les militaires s’installer durablement au Mali où ils ont entrepris des démarches pour faire venir les mercenaires de la société Wagner, fait tout ce qui est possible, pour les déstabiliser. Mais, son combat est rigoureusement personnel ou, plus précisément, il agit pour le compte de la France. Et les autres chefs d’Etat l’ont compris depuis belle lurette.
Conséquence : sur les 13 Etats de la CEDEAO présents, on dénombre, seulement, quatre présidents qui ont daigné répondre à la convocation de leur homologue, Nana Akufo-Addo, président du Ghana et président en exercice de la CEDEAO. Ont donc effectué le déplacement d’Accra, l’Ivoirien, Alassane Ouattara, le Nigérien, Mohamed Bazoum, le Bissau-Guinéen, Umaru Sissoko Umbalo, et le Sénégalais, Macky Sall qui se prépare, déjà, à ses futures fonctions de président en exercice de l’Union africaine début 2022 (notre photo où on remarque le chef de la diplomatie du Togo, le professeur, Robert Dussey, qui a représenté son patron, le président, Faure Gnassingbé).
Dès leur retrouvaille à Accra, Alassane Ouattara, en bon manipulateur, a cherché à constituer un groupe de pression pour « massacrer » la junte malienne en termes de sanctions. Il s’est ainsi rapproché du Nigérien, Mohamed Bazoum, qui n’a jamais été tendre à l’endroit des putschistes maliens : « qui va faire la guerre à votre place », demande-t-il souvent aux dirigeants putschistes maliens, comme pour leur signifier leur place dans les casernes. Macky Sall dont le poids est incontestable au sein de la CEDEAO a déjoué le piège de Ouattara qui, chose rare, est rentré, à Abidjan, en milieu d’après-midi, vers 15h30, heure locale et GMT, alors que le Sommet avait eu lieu en milieu de matinée. Autrement dit, il n’a pas perdu du temps à Accra où sa stratégie n’a pas fonctionné.
Alassane Ouattara croit manipuler les dirigeants de la CEDEAO pour le compte de la France.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le premier ministre, Choguel Maïga, reste en place en tant que choix de la société civile et d’une majorité des partis politiques. Il est, également, en phase avec le président de transition, Assimi Goïta.
D’autre part, les élections ne pourront jamais avoir lieu le 27 février 2022 comme le prévoit la CEDEAO. Le premier ministre, lui-même, n’a pas fait mystère d’un report qui sera, sans doute, annoncé en décembre, lors d’une prochaine évaluation de la situation au Mali. On remarque donc à cause de son inconséquence que la CEDEAO est devenue une organisation quelconque, suiviste, qui subit les événements en Afrique de l’Ouest, au lieu de les anticiper.
Alassane Ouattara voit, enfin, la limite de son influence au niveau de la sous-région alors que lui-même fait partie des raisons pour lesquelles on critique la CEDEAO avec son (fameux) troisième mandat.