SOMMET EXTRAORDINAIRE DE LA CEMAC : Pas de dévaluation (mais obligation de réformer en profondeur et d’imprimer une véritable bonne gouvernance)

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A l’invitation de Paul Biya, chef de l’Etat du Cameroun, et de Faustin Archange Touadéra, président en exercice de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), une session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat de la CEMAC se tiendra, à Yaoundé, au Palais de l’Unité, lundi, 16 décembre 2024. Deux chefs d’Etat n’effectueront pas le déplacement de Yaoundé : Denis Sassou Nguesso, resté à Brazzaville, a envoyé son premier ministre, Anatole Collinet Makosso pour représenter le Congo-Brazzaville. MIDI (Mahamat Idriss Déby Itno), de son côté, s’est fait représenter par son ministre d’Etat, ministre des Finances, du Budget, de l’Economie et du Plan, Tahir Haid Nguilin.

La dévaluation du F CFA (que d’aucuns annoncent depuis plusieurs jours) n’aura pas lieu. Refus net des chefs d’Etat d’une même voix. Et ils ont totalement raison. Comme par hasard, la France est sans gouvernement, et donc, sans ministre des Finances avec les pleins pouvoirs (comme Michel Sapin représenta, valablement, son pays le 23 décembre 2016 quand il fut question de la même discussion, à savoir, dévaluer le F CFA ou mettre l’accent sur les réformes ? La patronne du FMI Christine Lagarde avait également fait le déplacement de Yaoundé).

Un ministre français des Finances, dans les conditions actuelles, parlerait avec quels pouvoirs ? Ceux du jeune président qui fait marcher la France sur la tête et qui n’est plus très sûr d’être en place en juin prochain ? Ceux de Bayrou la pâle copie du macronisme dont le séjour à Matignon risque de ne pas atteindre la légendaire longévité de son prédécesseur, Michel Barnier ? A supposer qu’il y ait dévaluation, qui en France pour assumer les conséquences (la bourrasque) d’une telle catastrophe alors que les six chefs d’Etat disent NIET en choeur ?

Le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, champion toutes catégories des réformes en zone CEMAC.

Cela dit, il y a une obligation incontestée de mettre en place des réformes en profondeur pour la bonne respiration des économies. Il y a aussi la nécessité de ne plus contourner les principes de bonne gouvernance car l’excès de corruption et de gestion désordonnée des six Etats tue le développement (sur notre photo, les présidents gabonais, Brice Oligui Nguema et tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, annoncent des réformes et veulent insuffler une nouvelle vision de l’économie au Gabon et au Tchad).

Les peuples de la CEMAC doivent encourager et exiger la bonne gestion de leurs Etats. Il y va de la survie des générations futures. Voilà quelques exigences requises qui sont à la portée des six pays concernés sans exception.

De notre envoyé spécial à Yaoundé,

Professeur Paul TEDGA

Docteur de l’Université de Paris 9 Dauphine (1988)

Auteur de sept ouvrages

Fondateur en France de la revue Afrique Education (1993)

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