Parole d’officier supérieur. Qui ne compte plus ailleurs, dans des pays comme le Tchad où les généraux ne respectent pas leur promesse, mais, qui a de la valeur en Ouganda où l’ancien guérilléro, Yoweri Museveni, accéda au pouvoir grâce à sa rébellion qui chassa du pouvoir, le président, Milton Obote, en 1986, au terme de cinq années de lutte armée acharnée.
Moi, Général, Muhoozi Kainerugaba, fils du président, Yoweri Museveni, serai « certainement » président après lui. Voilà la bombe que le fils du président, Yoweri Museveni, a lâché, dans les réseaux sociaux, alors qu’il occupait la fonction de chef d’état major des armées. On pressentait bien qu’il serait le successeur désigné de son père à la tête de l’Etat, mais, on n’était loin de penser qu’il banalisait un tel acte d’autant plus que même dans les plus vieilles monarchies comme l’Angleterre, ou tout est su à l’avance par tous les Anglais, une telle suffisance n’a jamais été de mise. Cela frise même l’arrogance.
« La seule façon de remercier ma belle mère est de devenir président de l’Ouganda. Et je le ferai certainement », a tweeté l’homme de 48 ans. Alors patron de l’armée, il s’est retrouvé mêlé à une querelle diplomatique avec le Kenya, avant d’être limogé quelque heures plus tard. Cette publication intervient alors que lui-même avait indiqué en 2013 que « l’Ouganda n’est pas une monarchie », lorsqu’on lui prêtait l’intention de remplacer son père.
Début octobre, le fils du président avait laissé entendre qu’il ne faudrait pas à lui et à son armée « deux semaines » pour reprendre la capitale kenyane Nairobi. Il s’est excusé quelques jours plus tard auprès du nouveau président kenyan William Ruto. Le 4 octobre, le fils du chef de l’Etat ougandais a été remplacé à la tête des forces terrestres du pays, par son père, après cette bourde.
Yoweri Museveni, 78 ans, qui dirige l’Ouganda d’une main de fer depuis 1986, pourrait à nouveau être candidat à l’élection présidentielle prévue en 2026. Le 18 octobre, Yoweri Museveni a déclaré que son fils unique, qui a, également, trois filles, ne tweeterait plus sur les affaires du pays après qu’une série de tweets controversés au début du mois d’octobre avait menacé d’envahir le Kenya.
Le chef de l’Etat avait affirmé que son fils pouvait encore s’exprimer sur le réseau social, à condition de se limiter à des commentaires sur le sport, par exemple. Mais, c’était sans compter sur l’ego surdimensionné de ce fils qui semble surprendre son père. En effet, Muhoozi Kainerugaba n’avait pas attendu pour rétorquer le lendemain sur Twitter : « Je suis un adulte et personne ne m’interdira (de dire) quoi que ce soit ». Pour le moment, on en est là. Il a été limogé de son poste de chef d’état major des armées. Son père, l’ex-guérillero, a montré au nouveau président kenyan, William Ruto, qu’il pouvait diriger son pays tranquillement et qu’aucune menace ne viendrait de l’Ouganda.