Un budget en hausse, un recentrage sur les pays d’Afrique subsaharienne, une priorité accordée aux dons plutôt qu’aux prêts, la France veut réformer son aide au développement. L’Assemblée nationale a adopté, mardi, 2 mars, en première lecture, un projet de loi dans ce sens. Avec cette nouvelle doctrine, Paris compte se distinguer du modèle chinois et regagner en influence sur le continent, dit-on. Mais, la réalité est toute autre. En effet, la France refuse de se regarder dans un miroir. C'est comme si elle préférait essuyer la poussière en évitant, soigneusement, d'enlever la crasse sur le col de la chemise. Le problème de l'inefficacité de l'aide publique française en Afrique continuera de se poser tant que subsistera la Françafrique (qui fait vivre une certaine élite française depuis des lustres sur le dos de l'Afrique). Or, ce n'est pas demain la veille que Paris aura le courage de tourner le dos à ses vieilles (mauvaises) pratiques en Afrique, avec des dirigeants féodaux qu'il maintient en place et qui l'aident à garder un certain rang sur le plan économique, mais aussi, de l'influence au niveau du Conseil de sécurité des Nations-Unis. Emmanuel Macron peut dire ce qu'il veut. Il est même très bon dans la communication. Mais lui-même a été confronté à cette réalité et s'est, littéralement, aplati, couché. Au point qu'il devient pire que certains de ses prédécesseurs.