SIDA : CHANTAL BIYA  » STAR DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA DANS LE MONDE « 

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Il ne s’agit pas d’une boutade, mais d’une déclaration bien pesée du directeur exécutif de l’Onusida, Peter Piot, jeudi 19 juin 2003, à Yaoundé, au sortir d’une audience avec la présidente en exercice de l’ONG panafricaine,  » Synergies Africaines « , Chantal Biya. « La première dame du Cameroun joue un rôle absolument exceptionnel dans la lutte contre le sida non seulement au Cameroun, mais aussi en Afrique. J’ai constaté moi-même les actions de la Fondation Chantal Biya (FCB), surtout, la prévention de la transmission du VIH/SIDA de la mère à l’enfant, la mobilisation des jeunes, le travail de  » Synergies Africaines « … Pour moi, Chantal Biya est l’une des stars de la lutte contre le sida dans le monde « .

Peter Piot sait parfaitement de quoi il parle. Car Madame Biya a réussi les 15 et 16 novembre 2002, à Yaoundé, ce que personne au monde n’avait fait jusque-là, à savoir, réunir côte à côte, main dans la main, les deux co-découvreurs du sida, le Français Luc Montagnier et l’Américain Robert Gallo dans le cadre d’une conférence au Sommet sur le sida en Afrique, marquant la création et le démarrage effectif des activités de  » Synergies Africaines « . Cerise sur le gâteau : le professeur italien Vittorio Colizzi qui mène des recherche très avancées sur le vaccin pédiatrique, participait également aux travaux, sans oublier plusieurs autres spécialistes africains, européens, américains et asiatiques de cette pandémie. Un programme de travail défini par ces sommités scientifiques en collaboration avec les premières dames et leurs représentants, commence d’ores et déjà à être mis en œuvre. C’est ainsi que la première dame de Guinée, Henriette Conté, vient de parrainer, à Conakry, du 30 juin au 4 juillet 2003, un important atelier de formation des formateurs pour la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Le même type d’atelier a été organisé du 6 au 10 octobre, à Niamey, sous le parrainage de Laraba Tandja, première dame du Niger. Cet atelier est l’une des premières actions concrètes que les dix sept premières dames d’Afrique, réunies à Yaoundé les 15 et 16 novembre 2002, (aujourd’hui dix-huit avec l’adhésion fin octobre de Aude Ndayizéyé, première dame du Burundi), se sont engagées à entreprendre dans le cadre de  » Synergies Africaines « , pour lutter contre la pandémie du sida et les souffrances qui affectent leurs populations.


Secondées par les vice-présidentes, Chantal Compaoré, première dame du Burkina Faso, Ana Paola Dos Santos, première dame d’Angola, Suzanne Moubarak, première dame d’Egypte, Janet Museveni, première dame d’Ouganda, la présidente en exercice de  » Synergies Africaines « , Chantal Biya, sait devoir également compter sur le soutien des premières dames du Bénin, de Guinée, du Mali, de l’Ile Maurice, de Namibie, du Niger, d’Ouganda, de Centrafrique, du Sénégal, du Soudan, du Tchad, du Togo, du Burundi depuis fin octobre, et de la princesse Lalla Meryem, sœur aînée du roi du Maroc. La liste n’étant pas encore close, nul doute que d’autres premières dames vont s’y ajouter.

L’engagement de l’épouse du chef de l’Etat camerounais à combattre âprement le sida ne date pas d’aujourd’hui. A la tête d’une importante fondation qui porte son nom, la Fondation Chantal Biya (FCB), elle s’occupe depuis 4 ans d’un des programmes pilotes de santé pour la réduction de la transmission du VIH/SIDA de la mère à l’enfant, parmi les plus importants et les plus avancés du continent. Très complet, ce programme repose sur le conseil avant et après le dépistage chez la femme enceinte, le suivi multidisciplinaire de la grossesse, la prophylaxie par les anti-rétroviraux (ARV) chez les mères séropositives, le suivi de l’enfant dès sa naissance et la prise en charge globale de la mère. Le sida ne faisant pas uniquement des ravages dans la ville de Yaoundé, la première dame a déjà entrepris l’implantation des centres pilotes de prévention du risque de transmission mère-enfant du VIH/SIDA sur l’ensemble du territoire national à travers le Cercle des amis du Cameroun (CERAC), autre association créée par Chantal Biya.

Cette opération d’extension devrait être couplée avec la mise en œuvre d’un programme de prise en charge globale et par les ARV du sida pédiatrique. Pour le mener à bien, elle s’est entourée d’institutions parmi les plus compétentes en la matière : le Centre Pasteur du Cameroun, le Groupe technique central du Comité national de lutte contre le sida, Camdiagnostic, la Fondation Glaxo Wellcome, l’Unicef et l’Onusida, pour ne citer que ceux-là.

La première dame a du pain sur la planche. Selon certaines estimations, le Cameroun comptait en 2000, 34 871 personnes atteintes du sida contre 21 cas identifiés en 1986. Quant à la prévalence de l’infection à VIH, elle est estimée à 11% dans la population sexuellement active entre 15 et 49 ans.

L’attention portée vers cette maladie par l’épouse du président de la République du Cameroun a été rehaussée lors du Sommet du Millénium auquel elle prit part aux côtés de son époux, à New-York, en septembre 2000. Bouleversée par Les chiffres livrés par Peter Piot, lesquels faisaient état de plus de décès en Afrique à cause du sida que tous les conflits réunis, Chantal Biya, une fois de retour dans son Cameroun natal, profita de la tenue du Sommet France-Afrique, à Yaoundé, du 17 au 19 janvier 2001, pour marquer sa ferme volonté de combattre cette pandémie. C’est ainsi qu’elle organisa un Sommet de premières dames, en marge du Sommet France-Afrique. Objectif : partager sa préoccupation avec les autres premières dames afin d’inciter leur époux à plus d’engagement dans la lutte contre la maladie. L’épouse du secrétaire général des Nations-Unies, Nana Annan, manifesta son désir de venir spécialement au Cameroun où son mari, Kofi, participait au Sommet France-Afrique, dans le but d’encourager les efforts de la première dame du Cameroun. Cette dernière confia la mise en œuvre technique de cette initiative au ministre de la Santé Publique de l’époque, Laurent Esso. Rapidement, un groupe de travail fut mis en place avec l’efficace collaboration du Dr. Suzanne Konaté Maïga, présidente du Groupe des Nations-Unies sur le VIH/SIDA, de la direction de la FCB et des représentants des ministères de la Condition féminine et des Affaires sociales. Un projet de déclaration fut envoyé aux secrétariats respectifs de toutes les premières dames invitées à Yaoundé au Sommet France-Afrique pour avis. Résultat, pendant que Paul Biya et son homologue Jacques Chirac parlaient politique avec leurs pairs au Palais des Congrès de Yaoundé, Chantal Biya soutenue par Nane Annan et les autres premières dames du continent, initiaient une réflexion judicieuse sur les stratégies à mettre en œuvre pour freiner cette terrible maladie en Afrique.


Rappelons que le continent noir, à lui seul, compte les ¾ des 36 millions de personnes infectées dans le monde.

Au Cameroun, la lutte contre le sida est une préoccupation de tous les instants aux niveaux les plus élevés. Sur les instructions du président Paul Biya, le Cameroun a élaboré un Plan stratégique de lutte contre le sida pour la période 2000-2005 afin de préserver les générations futures de jeunes Camerounais de l’épidémie, amener les adultes à l’évidence qu’ils vivent aujourd’hui dans un monde marqué par l’épidémie, et bâtir un réseau de solidarité autour des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Ce plan a été lancé par le premier Ministre, Peter Mafany Musonge, le 13 septembre 2000, au Palais des Congrès de Yaoundé. En collaboration avec le Groupe des Nations-Unies (Banque Mondiale, BIT, FAO, OMS, ONUDI, PNUD, UNICEF, UNESCO ), il mobilise plusieurs initiatives allant des patrons d’entreprises aux bailleurs de fonds et partenaires au développement. Ce plan soutient les initiatives suivantes : réduction de la transmission du VIH/SIDA de la mère à l’enfant, prévention du VIH/SIDA en milieu rural aux côtés du ministère de l’Agriculture, prévention du VIH/SIDA dans les Forces armées et polices nationales, promotion de la sécurité transfusionnelle, soutien du réseau des journalistes camerounais contre le sida, activités de formation des professionnels de santé, diffusion des slogans sur le VIH /SIDA dans les médias, partenariat sur le VIH/SIDA sur le milieu du travail, etc. Bref, la lutte menée contre le sida n’épargne aucune énergie au Cameroun, qu’elle soit gouvernementale, multilatérale ou associative. S’agissant de l’action de la FCB et de  » Synergies Africaines « , elle est le témoignage de l’œuvre entreprise sur le difficile terrain de la pandémie du sida par Chantal Biya, pour un mieux-être des Camerounais et des Africains, et ce en appui à l’action gouvernementale menée par le président Paul Biya et par ses pairs du continent.

Jean-Paul Tédga

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