TRANSITION AU BURKINA FASO : Aveu d’impuissance et d’échec du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba

La grande majorité des Burkinabé (partis politiques et société civile confondus) a salué le coup d’état des militaires car l’inaction supposée du président, Roch Marc Christian Kaboré, était déconcertante. Avec les militaires, on se disait que les djihadistes allaient voir ce qu’ils allaient voir. Mais voilà que les putschistes font pire que les civils qu’ils ont chassés du pouvoir. Aujourd’hui, les amis du colonel Damiba ne savent plus à quel saint se vouer au point de tenter une hasardeuse réconciliation qui apporte beaucoup plus de problèmes que de solutions. Très amaigri, méconnaissable même, l’ombre de lui-même, Blaise Compaoré est bien arrivé jeudi, 7 juillet, à Ouagadougou pour une séance de travail organisée par le colonel Damiba. Les militaires se rappellent que sous Blaise Compaoré, les djihadistes avaient à Ouagadougou, et le gîte et le couvert. Toutes les portes leur étaient ouvertes et Ouagadougou maintenait de bonnes connexions djihadistes avec le frère guide à Tripoli, qui enfermait certains d’entre eux dans ses garnisons militaires. Résultat, le Burkina Faso était royalement préservé du terrorisme alors que partout autour, les djihadistes massacraient sans état d’âme, Nigériens, Maliens et même les Mauritaniens. Blaise Compaoré dans son état actuel est-il encore en mesure de jouer un rôle comme l’avancent les tenants de son parti politique ? Si tel est le cas, pourquoi n’arrive-t-il pas à protéger la Côte d’Ivoire qui est de plus en plus atteinte par le même virus ? Alassane Ouattara en un temps trois mouvements s’est adressé à la France dont l’armée vient d’être chassée du Mali. C’est pour dire que le colonel Damiba a pris le pouvoir avant de se demander ce qu’il allait en faire. Toute l’armée ne vibre plus au même diapason et depuis peu, le président de transition reçoit des menaces d’autres militaires, ce qui n’était pas le cas avant. Il est clairement sur un siège éjectable. Enfin, la présence de Blaise Compaoré dans une cossue villa à Ouaga et non en prison, risque d’aboutir à un deuxième soulèvement, non seulement, qui conduirait Blaise là où il devrait être s’il s’était soumis au verdict de la justice, c’est-à-dire, la prison, mais qui emporterait, en même temps, le fragile régime du colonel Damiba. Un conseil cependant : il a intérêt à s’accrocher au médiateur Mahamadou Issoufou pour vite rendre le pouvoir aux civils et se sortir de cette affaire par la grande porte.

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