NIGER : La lutte contre les braqueurs de la République porte déjà ses fruits

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Créée il y a à peine 7 mois, la Commission de lutte contre la délinquance économique, financière et fiscale (COLDEFF) donne, déjà, raison à Abdourahamane Tiani. En effet, depuis le début de ses activités, l’institution a annoncé avoir recouvré, environ, 43 milliards de F CFA, soit, la bagatelle d’un peu plus de 6 milliards de F CFA par mois. Un chiffre qui choque au regard du niveau d’extrême pauvreté dans lequel vivent les Nigériens depuis des lustres. Et qui montre que Mohamed Bazoum, le président chassé du pouvoir, encourageait, plutôt, la corruption.

Si les méthodes de recouvrement de la COLDEFF sont critiquées dans la société civile, elles doivent être mises en perspective avec la gravité de la situation socio-économique du Niger, lequel s’est retrouvé, subitement, privé des fonds internationaux. D’ailleurs, force est de constater que cet argent finissait dans les mains des braqueurs de la République, qui ne parviennent pas à justifier l’origine de leurs actifs, lorsqu’ils font face aux contrôles des agents de la COLDEFF.

En 2022, Paris estimait le montant de son aide publique versée à Niamey à 120 millions d’euros, soit, 78 milliards de F CFA. A l’allure où vont les choses, ce chiffre pourrait correspondre aux recouvrements totaux effectués par la COLDEFF sur une période d’un an. Un tel scenario permettrait aux populations locales de comprendre l’utilisation, qui était faite des financements étrangers reçus, en plus, de l’absence des retombées des partenariats conclus avec l’Occident.

Tout ceci n’augure rien de bon pour Mohamed Bazoum, qui est, toujours, détenu par les nouvelles autorités de Niamey, en attente d’un éventuel procès. Des tractations ont lieu, actuellement, entre le CNSP et les instances judiciaires du Niger afin de lever l’immunité du président déchu. Un temps critiqué du fait de l’incarcération de son ancien patron, Abdourahamane Tiani est, de plus en plus, perçu comme un bienfaiteur, grâce, en partie, au travail de fond de la COLDEFF.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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