Si Troy Fitrell, l’ambassadeur des Etats-Unis en Guinée, a pu, de justesse, éviter l’expulsion sur fond d’ingérence étrangère, cela n’a pas été le cas de Gordon Kricke, son confrère allemand en poste au Tchad.
En effet, Gordon Kricke (notre photo) dispose d’un délai de 48 heures pour plier bagages, pouvait-on apprendre, hier, du ministère tchadien de la Communication.
Il lui est reproché d’avoir tenu des propos inappropriés à l’égard des autorités tchadiennes de la transition, suite au retard observé dans le calendrier annoncé du processus d’organisation des élections dans la nation d’Afrique centrale.
Troy Fitrell s’était, quant à lui, illustré par l’affichage sur le site de son ambassade d’un compte-à-rebours devant déboucher sur le retour de la démocratie en Guinée.
Le fait que les deux événements surviennent à quelques jours d’intervalle donne l’air d’une action concertée entre ces deux puissances occidentales, surtout, quand on sait que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est un fidèle disciple du président américain, Joe Biden.
Malheureusement pour lui, le président du Tchad, Mahamat Déby Itno, a été moins intransigeant que son homologue, le président de la Guinée, Mamadi Doumbouya.
La présence de militaires au pouvoir en Afrique n’a pas fini de gêner l’Occident, qui a de plus en plus de mal à cacher son impatience pour un retour à des pouvoirs civils.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)