Le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration, le général, Idriss Dokony Adiker (notre photo), a été démis de ses fonctions dans un acte signé le 26 février 2023 par le président de la Transition, Mahamat Idriss Déby.
Arrivé à ce poste en février 2022, l’ancien ministre cède la place à Mahamat Charfadine Margui, précédemment, conseiller à la Sécurité nationale, qui a, déjà, pris ses fonctions.
Cette décision fait suite à la publication, quelques jours auparavant, du rapport de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) dans lequel est mis en évidence le partage des responsabilités entre le gouvernement de Transition et l’opposition dans les événements du 20 octobre 2022.
Après plusieurs mois d’enquête et d’entretien avec toutes les parties concernées, la CNDH a arrêté un bilan définitif de 128 morts, contre 73 pour la junte, et 300 pour l’opposition.
Afin de calmer la controverse grandissante autour de ce limogeage surprise, la présidence tchadienne s’est empressée de diffuser un communiqué hier demandant à ses populations de se méfier de toute forme de manipulation, et des fausses informations pouvant circuler.
Il est cependant difficile de ne pas voir de lien entre les conclusions dudit rapport et le décret de l’Etat, non seulement, au vu de la proximité calendaire de leur parution, mais aussi, au regard de la disposition récemment affichée par Mahamat Idriss Déby de corriger les atrocités commises sur le peuple tchadien lors de ce jeudi noir.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)