Au moment où nous mettons cet article en ligne, la situation continue d’être maîtrisée à Libreville où on ne compte aucun mort, même pas un blessé grave. Les loyalistes prennent, progressivement, les points stratégiques de la capitale pour rassurer les Gabonais, les Africains et la communauté internationale. En fait, le coup d’état a bel et bien échoué.
Tôt ce lundi, 7 janvier, matin, un groupe d’ « illuminés » de la garde républicaine, ont cru bon de lancer l’ « Opération Dignité », interrompant les programmes de Radio Gabon pour lire le communiqué suivant (qui n’est pas mot pour mot) :
«Gabonais, gabonaise. Je suis le lieutenant Ondo Obiang Kelly B, commandant-adjoint de la compagnie d’honneur de la Garde républicaine, président du Mouvement patriotique des jeunes des Forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS). Le message à la nation du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba visant à clore rapidement le débat sur sa santé a plutôt renforcé les doutes sur sa capacité à assumer les lourdes charges liées à la fonction de président de la République. Les conservateurs acharnés du pouvoir dans leur funeste besogne continuent d’instrumentaliser et de chosifier la personne d’Ali Bongo Ondimba en mettant en scène un malade dépourvu de plusieurs de ses facultés physiques et mentales, ce qui crée un blocage du fonctionnement régulier des pouvoirs publics. La patrie nous a tout donné. Elle a fait de nous les personnalités que nous sommes. Nous ne pouvons l’abandonner au moment où elle a le plus besoin de nous. Le MPJFDS a décidé ce jour de prendre ses responsabilités afin de mettre en déroute toutes les manœuvres en cours, visant la confiscation du pouvoir par ceux qui dans la nuit du 31 août 2016, ont lâchement fait assassiner nos jeunes compatriotes avec le soutien des institutions illégitimes et illégales. Chers jeunes, il est temps de prendre notre destin en main. L’heure a sonné, le jour tant attendu est arrivé. Ce jour où l’armée a décidé de se mettre au côté de son peuple afin de sauver le Gabon du chaos» (fin de citation).
Les putschistes en herbe, dans la foulée, ont appelé à la mise sur pied, d’un « Conseil national de la restauration », qui est, déjà, mort-né, leur initiative ayant fait long feu. En effet, malgré qu’on entende encore quelques coups de feu dans Libreville, la situation est, totalement, sous contrôle, y compris à la radio où un hélicoptère survole le bâtiment tandis que les loyalistes ont encerclé les lieux en attendant la rémission pure et simple des putschistes en herbe de la Garde républicaine.
A l’aéroport international Léon Mba qui se situe en plein cœur de la capitale, les avions continuent de décoller et d’atterrir sans problème. Les Librevillois vaquent à leurs occupations et rien ne donne l’apparence d’un coup d’état en cours alors que Libreville vit ses airs classiques d’un lundi matin.
Le roi du Maroc, Mohammed VI, était, en séjour privé, ces derniers temps, au Gabon, sur l’Ile de la Pointe Denis. Ali Bongo Ondimba, de son côté, va poursuivre sa rééducation à Rabat même si celle-ci, avant date, va être délocalisée à Libreville où l’hôpital d’instruction des Armées (sa création quand il fut ministre de la Défense) dispose d’un plateau technique adéquat pour prendre la relève de sa rééducation.