En visite dans les Territoires palestiniens, vendredi, 15 juillet, le président américain, Joe Biden, a réaffirmé son soutien à la solution « à deux Etats ». Il a promis de continuer les efforts pour rapprocher les deux parties, reconnaissant néanmoins qu’à l’heure actuelle « , le terrain n’est pas mûr » pour reprendre les pourparlers israélo-palestiniens. En fait, la vérité est que les Etats-Unis ne peuvent pas être à la fois le parrain et protecteur de l’Etat d’Israël et celui de l’Autorité palestinienne. La disparition de l’Union soviétique avec la chute du Mur de Berlin a eu des répercussions néfastes au Proche-Orient où les Etats-Unis, au nom de leur victoire sur le communisme, se sont retrouvés de facto arbitre dans ce conflit où ils ont toujours été les grands protecteurs d’Israël. Joe Biden, au moins, tout comme Barack Obama, sait ménager les susceptibilités, contrairement, à Donald Trump qui, grossièrement, était parti installer l’ambassade des Etats-Unis en plein cœur de Jérusalem, une ville revendiquée par les parties. Le parti pris de l’administration Trump à l’endroit de son ami, le premier ministre, Benyamin Netanyahu, était manifeste. Pendant les quatre ans de sa présence à la Maison Blanche, Donald Trump a fait hurler les Palestiniens. L’équilibre qu’essaie, aujourd’hui, d’introduire Joe Biden dans cette relation avec les Palestiniens semble très difficile à trouver.
Deuxième étape de son premier voyage au Moyen-Orient, Joe Biden s’est rendu, vendredi, 15 juillet, dans les Territoires palestiniens. Le président américain a, d’abord, visité un hôpital de Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville Sainte occupé et annexé par Israël, pour annoncer une aide au réseau hospitalier local.
Il s’est, ensuite, rendu à Bethléem, en Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël, pour s’entretenir avec le président de l’Autorité, Mahmoud Abbas, pour discuter de la situation dans les Territoires palestiniens et d’aide économique.
S’il considère que « le terrain n’est pas mûr » pour reprendre les pourparlers israélo-palestiniens, Joe Biden a réaffirmé son soutien à la solution « à deux Etats ».
« Même si le terrain n’est pas propice en ce moment à la reprise des négociations, les Etats-Unis et mon administration n’abandonneront pas, ne renonceront pas à essayer de rapprocher les deux parties », a-t-il tenté de rassurer les Palestiniens qui se sentent orphelins dans ce conflit, lors d’un point de presse conjoint avec Mahmoud Abbas.
Le président américain a appelé à ne pas « abandonner » l’idée d’une paix israélo-palestinienne et plaidé en faveur d’un Etat palestinien « indépendant » avec une « continuité territoriale », au côté d’Israël.
« Je tends la main aux dirigeants israéliens pour réaliser la paix des braves » a annoncé, de son côté, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Le président Biden, qui se félicite d’avoir rétabli des liens « coupés » par son prédécesseur, Donald Trump, a insisté sur l’importance « d’un horizon politique » pour les Palestiniens.
Il a, également, annoncé des financements destinés aux Palestiniens, portant notamment sur un projet visant à faire passer à la 4G en 2023, la connexion internet sur les réseaux sans fil en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, sous blocus israélien depuis plus de 15 ans.
Y règnent respectivement la 3G et la 2G, ce qui complique la digitalisation de l’économie.
Joe Biden a, par ailleurs, plaidé pour que « toute » la lumière soit faite sur la mort de la journaliste américano-palestinienne, Shireen Abu Akleh, tuée en mai dernier en couvrant une opération militaire israélienne en Cisjordanie occupée.
Il a rendu hommage au « travail vital » de la grande reporter de la chaîne du Qatar Al-Jazira.
« Son décès est une perte immense car Shireen pouvait faire passer le récit des Palestiniens », a-t-il reconnu, précisant que les Etats-Unis allaient continuer à « insister pour une enquête transparente ».