Une délégation du Fonds monétaire international (FMI) a achevé, mardi, 10 septembre, sa mission dans le cadre de la 5e revue du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC). A sa tête, Ivohasina Fizara Razafimahefa, chef de mission pour le Togo, cette délégation a donné un satisfecit général à la gestion toute de prudence qui permet, aujourd’hui, au Togo de prétendre faire partie des premiers wagons du train ECO (monnaie unique de la CEDEAO) dont le lancement est prévu courant 2020. Le Ghana, deuxième économie de la CEDEAO après le Nigeria, et la Côte d’Ivoire, sont, également, prêts pour ce lancement. Il devrait en être de même pour les six autres pays membres de l’UEMOA (Sénégal, Niger, Burkina Faso, Bénin, Mali et Guinée Bissau), selon les propos de son président en exercice, Alassane Ouattara. Chose notable à signaler : la CEEAC bouge aussi pour aller dans le même sens.
Au Togo, les projections situent le taux de croissance à 5,3% en 2019 contre 4,9% en 2018. Les réformes de l’administration des recettes et de la gestion des dépenses publiques progressent. « Les autorités sont déterminées à remédier aux faiblesses du secteur financier », note le FMI qui précise que les politiques du gouvernement s’alignent sur celles de l’UEMOA, notamment, à travers le respect des critères de convergence régionale.
« Si les politiques actuelles sont maintenues au second semestre 2019, le Togo respectera pour la troisième année consécutive le critère de convergence relatif au déficit budgétaire de 3% du PIB fixé par l‘UEMOA. Le cadrage budgétaire pour 2020 vise un déficit global légèrement inférieur à 2% du PIB », a déclaré Ivohasina Fizara Razafimahefa.
Le Togo a, également, réussi à éloigner le spectre du surendettement. « Aujourd’hui, le taux d’endettement, sans la dette des sociétés d’Etat, est de l’ordre de 70,9% du PIB et le Togo devrait être sous la barre des 70% d’ici fin décembre 2019, environ, à 67% du PIB respectant ainsi l’ensemble des critères de convergence », selon le ministre de l’Economie et des Finances Sani Yaya.
La zone CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale), elle aussi, se met en mouvement. Le gouvernement du Gabon a offert un building au cœur de Libreville pour abriter, confortablement, tous les services de l’organisation. Dans un avenir pas trop lointain, on devrait tendre vers l’absorption des services de la CEMAC (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, Guinée équatoriale et Centrafrique) par la CEEAC qui compte en plus les pays de la CEMAC, la RDCongo, Sao Tomé et Principe, le Burundi, le Rwanda et l’Angola.
Les efforts fournis par la CEDEAO pour aboutir à la création de l’ECO, la monnaie connue, doivent, aussi, être consentis par les pays de la CEEAC où on compte quelques irréductibles mauvais élèves. Le chemin à parcourir sera, par conséquent, plus long. Mais, les pays concernés n’ont pas le choix. Voilà pourquoi, à la demande du président en exercice de la CEEAC, Ali Bongo Ondimba, le ministre des Affaires étrangères du Gabon, Alain Claude Bilie-By-Nzé a pris son bâton de pèlerin pour rencontrer tous les chefs d’Etat des pays membres de la CEEAC. Objectif : les informer de l’évolution de cette mutation qui a fait l’objet d’une réunion des ministres il y a quelques jours à Libreville, sous sa houlette. Alain Claude Bilie-By-Nzé est accompagné, dans ce long périple, par le secrétaire exécutif de la CEEAC, l’ambassadeur tchadien, Ahmad Allam-mi (sur notre photo les deux émissaires accompagnés par d’autres sont reçus à Kigali par le président Paul Kagame).