Sur invitation du président du Togo, Faure Gnassingbé, une Conférence internationale sur les transitions politiques et la lutte contre le terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest, se tiendra, jeudi, 21 avril, à Lomé. Les ministres des Affaires étrangères et des questions ayant trait à la Sécurité, de tous les pays africains y seront. Mais pas que. Le terrorisme étant une hydre à plusieurs têtes avec des modes de fonctionnement différents, la participation à cette conférence sera ouverte à d’autres profils du moment où ceux-ci apporteraient un plus aux débats et dans la façon de solutionner les problèmes. Car il faut préciser qu’à l’issue de ces travaux qui seront ramassés sur une seule journée, la Conférence adoptera la « Déclaration de Lomé » sur les transitions politiques et la lutte contre le terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Les Nations-Unies, l’Union africaine, la CEDEAO, la CEEAC, le G5 Sahel et d’autres partenaires techniques bilatéraux et multilatéraux, participeront, aussi et de façon active, aux travaux. C’est une Conférence qui travaillera à partir des conclusions des experts et des chercheurs qui s’étaient réunis, les 5 et 6 mars, à Lomé, pour aborder les mêmes problématiques.
Cette conférence, c’est de la théorie à la pratique. Après avoir défini les concepts début mars, on voit comment ils peuvent être mis en œuvre. Jeune doyen des chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest où les questions de terrorisme et de transition, font des ravages, Faure Gnassingbé prend ses responsabilités (à deux mains) pour permettre aux pays africains d’avoir une stratégie concertée pour une meilleure efficacité des actions des uns et des autres. Car il ne faut pas oublier que les groupes terroristes coopèrent entre eux.
Ce n’est pas la première fois que le président togolais s’intéresse aux questions de terrorisme et d’extrémisme violent. Le 30 juillet 2018, en collaboration avec le président en exercice de la CEEAC, le président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, un Sommet de chefs d’Etat sur cette question avait été organisé, à Lomé (votre notre photo). Rien ne se faisant au hasard, la CEDEAO était alors présidée par Faure Gnassingbé.
Depuis cette date, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, en revenant à Lomé, quatre ans plus tard, pour parler des mêmes problèmes. La situation s’est aggravée. D’autant plus qu’entretemps, trois chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest qui avaient pris part à ce Sommet, ont été chassés du pouvoir par des coups d’état militaire. Il s’agit des présidents de la Guinée, Alpha Condé, à qui les militaires reprochent de s’être octroyé un troisième mandat auquel il n’avait nullement droit, les présidents du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta et du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui ont perdu le pouvoir à cause de leur grande incapacité à lutter contre le djihadisme et l’extrémisme violent.
On suivra donc avec intérêt les représentants des trois pays sur la façon dont ils appréhendent ces questions. Car s’ils ont chassé les trois chefs d’Etat à cause de leur mal-gouvernance, ils doivent avoir des solutions plus efficaces pour freiner les maux indiqués.
Faudra-t-il s’attendre à des remèdes miracle ? Que non ! Mais, c’est de ce genre de discussions de haut niveau que naissent les ébauches de solution.
Il faut donc rendre hommage au président, Faure Gnassingbé, qui sait prendre ses responsabilités de doyen des chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest. Dans le bon sens. Un sens qui ne peut être critiqué que par des ennemis du continent.
Les travaux seront conduits pas son chef de la diplomatie, le professeur, Robert Dussey, un philosophe bon teint. Mais, le chef de l’Etat togolais ne sera jamais loin quand il faudra recueillir un conseil, un avis ou une orientation. D’autant plus qu’il sera l’oeil et l’oreille de ses homologues africains dont certains (ce n’est pas exclu) pourront faire le déplacement de Lomé. Car les thèmes des travaux sont importantissimes !