Cela peut étonner plus d’un, que nous titrions, « Togo : Lancement de l’année diplomatique 2022-2023 », tant cette façon de faire est plutôt du ressort des grands pays industrialisés qui font et refont les relations diplomatiques internationales. Que non ! Le Togo qui se distingue dans ce domaine, en Afrique, n’en est pas à son coup d’essai. Lomé abrite déjà un Club diplomatique qui réunit, mensuellement, les diplomates et personnalités de premier plan pour discuter d’un thème d’actualité, avec parfois, un invité spécial. C’est ainsi que des personnalités comme l’ancien secrétaire général de la défunte OUA, feu Edem Kodjo, avait eu à honorer cette invitation, quelque temps avant que Dieu le rappelle à lui.
Vendredi, 2 septembre, le chef de la diplomatie togolaise, le professeur, Robert Dussey, a, donc, lancé l’année diplomatique du Togo. Il a convié les ambassadeurs et chefs de mission diplomatiques et consulaires, les représentants des organisations internationales accrédités au Togo, ainsi que, ses collègues des universités togolaises, et beaucoup d’autres invités. Ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la Somalie, Abdisaid Muse Ali était, aussi, présent dans la salle, en sa qualité d’orateur principal de cette cérémonie.
La rentrée diplomatique est l’occasion annuelle pour le gouvernement de rappeler les grandes lignes de l’action publique extérieure du Togo qui, joue sa partition et apporte, à la mesure de ses capacités, sa contribution au service des efforts visant à améliorer l’état du monde ou le bâtir en mieux, pour la prospérité des Etats et de l’ensemble de la société internationale, confrontée à des mutations inédites et à des défis aussi inquiétants que pressants.
« Face à la nécessité pressante, il faut agir et la diplomatie togolaise, suivant la vision et l’orientation du président, Faure Gnassingbé, est une diplomatie de l’action. Plus que management des rapports entre Etats, la diplomatie est prise en main et gestion des grands sujets de nos sous-régions, espaces interrégionaux, continents et de la société internationale. Les sujets de préoccupation commune sont très nombreux aujourd’hui au point que la diplomatie ne peut se contenter du service minimum », a relevé le ministre.
Pour le professeur, Robert Dussey, « La diplomatie togolaise est une diplomatie pragmatique de neutralité et de non-alignement pour mieux servir les causes de la paix, de la sécurité collective, de l’intégration régionale et africaine, et du développement humain. La posture d’équidistance en diplomatie permet en effet de parler à tout le monde dans la gestion des affaires internationales et régionales dans un monde n’ayant plus de centre de gravité, mais où les relations de dépendance commune et d’interdépendance nous condamnent à travailler ensemble ». Et de donner quelques éléments de l’agenda international que le Togo compte poursuivre en 2022-2023 : « Au cours de l’année diplomatique qui commence en ce jour, notre pays va continuer, sur le plan multilatéral, d’œuvrer, avec les autres Etats africains et l’Union africaine, au renforcement de la capacité de l’Afrique à s’affirmer et à assumer en toute responsabilité ses positions sur la scène internationale. Notre continent a besoin de parler d’une seule et même voix et pour elle-même sur la scène internationale ». Et de poursuivre :
« Outre ce volet, nous continuerons et renforcerons au cours de l’année le travail de diversification de nos partenariats et subséquemment l’exploration de nouveaux horizons et de nouvelles perspectives économiques. Le monde même s’est diversifié sous nos yeux et nous n’avons le choix que de nous adapter à la réalité du monde pour explorer toutes les possibilités et les chances qu’il nous offre. La question de la diaspora africaine et des afro-descendants, précisément, celle de leur implication dans le processus de développement à l’échelle continentale reste l’une des grandes lignes de notre politique étrangère. Le Togo continuera d’œuvrer, avec les autres Etats et l’Union africaine, à la mise en œuvre de l’Agenda de la « Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine » lancé en 2021 », a-t-il poursuivi.
La paix et la stabilité, qui demeurent des axes prioritaires de la diplomatie togolaise, vont, également, mobiliser la diplomatie togolaise tout au long de la nouvelle année diplomatique à travers des efforts collectifs de lutte contre le terrorisme, des initiatives de bons offices et de médiation car les Etats africains ont besoin de la stabilité dans le contexte actuel d’expansion des actions de déstabilisation des groupes armés terroristes. C’est dans cet ordre d’idée que le Togo vient d’obtenir la libération de trois militaires femmes sur les 49 soldats ivoiriens, actuellement, incarcérés à Bamako. Le Togo est le facilitateur dans ce dossier.
Selon le professeur, Robert Dussey, le zoom sur la sécurité et la paix l’année passée comme cette année dans le cadre de la rentrée diplomatique, est dû au fait que le continent africain est, sur le plan sécuritaire, à la croisée des chemins, que l’on soit au Sahel, dans le Bassin du Lac Tchad, en Afrique de l’Ouest, dans la région du Golfe de Guinée ou dans la région de la Corne de l’Afrique.
Malgré les efforts, les initiatives et les stratégies endogènes comme étrangères, le processus dangereux de dissémination du mal continue et ce processus périlleux ne peut laisser indifférent. L’entreprise de déstabilisation des groupes armés terroristes traduit manifestement une tentative de remise en cause de l’élan de pacification durable du continent et l’Afrique doit résister à ce mouvement de dynamitage de ses acquis en termes de stabilité.