Les choses commencent à se clarifier au Togo. Selon nos informations, les élections législatives devraient avoir lieu au début du mois de septembre 2002. Après avoir pris la communauté internationale à témoin au travers du Dialogue intertogolais dont la mission n’a pu être menée à terme à cause de l’obstruction de l’opposition radicale (UFC, CAR et CDPA notamment), le président Gnassingbé Eyadèma a profité de son séjour à Rome où il participait au Sommet de la FAO à l’invitation de son directeur général, le Sénégalais Jacques Diouf, pour rencontrer le maximum de partenaires du Togo avec lesquels il a évoqué le dossier politique de son pays. Dans la semaine du 17 au 24 juin, il a effectué un voyage privé à Paris qui avait tout l’air d’une visite officielle. Pour preuve, dans la soirée même du 17 juin, soit quelques heures seulement après avoir foulé le sol de Paris, il dînait à l’Elysée en tête à tête avec son homologue français Jacques Chirac avant de rencontrer, pendant son séjour, tout ce que Paris compte d’hommes politiques aussi bien de droite que de gauche. Une véritable bousculade à sa résidence du 16e arrondissement.
Le 24 juin, il s’est envolé vers Bruxelles pour y rencontrer les officiels de le président de la Commission européenne, l’Italien Romano Prodi. Ce dernier lui a fait part du souhait de Bruxelles de voir Lomé organiser le plus rapidement possible des élections législatives libres et transparentes. L’accord est total entre les deux responsables car c’est cela justement que le président du Togo venait lui dire. Bref, le Sage de l’Afrique a le vent en poupe, ce qui est loin de faire plaisir à ses adversaires.
A Rome, à Paris comme à Bruxelles, il a dit à ses interlocuteurs, faisant allusion à l’opposition, qu’il ne faut pas nécessairement crier fort pour dire la vérité. Malgré ses déclarations, on sait que cette dernière a manœuvré pour inverser le calendrier électoral, espérant qu’une victoire de la Gauche socialiste à la présidentielle en France lui donnerait une meilleure chance d’accéder au pouvoir.
Depuis la tenue de la Conférence nationale au Togo en 1990, elle a été parfaitement habile en diabolisant le régime en place qu’elle accusait de tous les maux auprès de la communauté internationale. C’est ainsi qu’elle a demandé et obtenu la suspension de la coopération entre le Togo et l’Union européenne, une attitude jugée irresponsable qui pénalise lourdement les populations.
Certains bailleurs de fonds qui se sont laissé prendre à ce jeu reconnaissent aujourd’hui être allés un peu trop vite en besogne en condamnant systématiquement le régime du président Eyadèma sans réellement chercher à savoir quel était le fond du problème.
Maintenant que les choses commencent à s’éclaircir, il n’y a plus lieu de perdre du temps. Rendez-vous début septembre au moment du verdict des urnes.