2026 sera une année électorale mouvementée au Bénin. Le président de la République, Patrice Talon, semblant particulièrement à fleur de peau lorsque le sujet est évoqué de près ou de loin. En effet, après avoir poussé son ministre des Sports vers la sortie en octobre dernier, le chef de l’Etat vient, également, de limoger son conseiller spécial, pour des faits en rapport avec le prochain scrutin présidentiel, notamment, une éventuelle candidature.
Aux côtés de l’occupant actuel du Palais Marina depuis 2016, Johannes Dagnon pensait bien connaître son désormais ancien patron, et savait pouvoir compter sur ses liens de parenté avec ce dernier, dont il est le cousin maternel, en cas de nécessité. Mais, ce fut là une grossière erreur de jugement de la part de celui qui figurait parmi les dix personnes que la présidence béninoise décorait pour les services rendus à la nation en juillet 2021.
Car, la capacité du président béninois de dire une chose mais de faire le contraire est légendaire. Simplement, il se trouve que le rythme auquel Patrice Talon est en train de changer dépasse même l’entendement de ses plus proches collaborateurs. Par cette décision surréaliste d’écarter l’un de ses plus fidèles hommes de main, le premier citoyen du Bénin a envoyé un message limpide à tous ceux qui osent envisager son pays à l’horizon 2026 sans lui à sa tête.
Jamais deux sans trois donc pour le dirigeant béninois, qui confirme, une nouvelle fois, ses intentions de briguer un troisième mandat présidentiel consécutif, et ainsi tenter de cimenter son statut de membre du club très fermé des pseudo-démocrates, va-t-en-guerre d’Afrique de l’Ouest, controlé par l’inamovible, Alassane Ouattara. Macky Sall ayant, lamentablement, échoué, il ne reste plus qu’Umaro Sissoco Embalo, Alassane Ouattara, Patrice Talon et Bola Tinubu.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)