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Un centrafricain sur deux , soit un peu plus de 2 millions de personnes , est en situation d’insécurité alimentaire dans un pays qui compte sur le territoire national 730 000 personnes déplacées.
On est à la veille de la saison sèche. Par ailleurs, même si elles ont été repoussées par la MINUSCA, les FACA, les soldats russes et les redoutables (incontrôlables) mercenaires de Wagner, après leur menace en début d’année de marcher sur la capitale, les milices ont repris le chemin de la violence (notre photo montre les FACA qui n’arrivent pas à contenir les assauts des rebelles).
En raison de la reprise des violences et de l’utilisation par les groupes armés de mines antipersonnel, les agriculteurs n’ont pu travailler dans les champs et ont souvent vu leurs cultures en grande partie détruites par les milices. Les éleveurs et les pêcheurs rencontrent de graves problèmes dans l’exercice de leurs activités : vols, rackets…
Les voies de communication, qui sont des axes d’approvisionnement sont des pistes de latérite mal entretenues et détruites par la saison des pluies. Elles sont dangereuses et difficilement praticables.
Ces axes sont peu sécurisés. Les milices attaquent et pillent les convois de marchandises, tuent ou enlèvent ceux qui s’y aventurent.
La FAO et le PAM alertent aujourd’hui sur les risques de famine. Leur personnel comme les agents des ONG et associations humanitaires ont besoin d’être protégés et aidés dans l’accomplissement de leur mission auprès de ces populations, qui craignent de mourir de faim.
Les retards dans le calendrier agricole laissent présager un risque de famine dans certaines régions.
L’opposition est présente mais marginalisée, pas du tout écoutée par le pouvoir, dans la recherche des solutions.
Il n’est pas certain que les politiques résidant dans la capitale, perdus dans leurs vaines luttes intestines, aient pleinement conscience de la gravité de la situation.
Les populations sont épuisées par plus de huit années de violences. Il faut donner à la MINUSCA dont le mandat a été prolongé les moyens de rétablir durablement la paix en Centrafrique.
Le président Touadera doit lui apporter tout son appui et faire cesser les campagnes de dénigrement systématiques menées contre la mission onusienne.
Patrick David
Docteur en droit