UNESCO : « Un nouveau contrat en faveur de l’éducation » est-il (encore) possible ?

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Si 95 % des habitants de la planète sont allés à l’école, les discriminations demeurent dans les pays pauvres. L’institution de l’ONU appelle aussi à revoir les évaluations à l’école et à relativiser les classements internationaux. Cela dit, on a l’impression que l’Unesco prêche dans le désert au regard de son grand dénuement financier. Pour se financer, réaliser des programmes et réformes dignes de ce nom, elle est obligée de faire appel à des Etats qui disposent de leur agenda (politique) ou à des institutions comme la Banque mondiale, le PNUD, l’Unicef, ce qui accentue sa dépendance et parfois jette du discrédit sur son action, alors que son aisance financière signerait son efficacité.

Jamais l’éducation n’a concerné autant de personnes : « Aujourd’hui, plus ​de 95 % des 8 milliards d’habitants que compte la planète ont été scolarisés », indique l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) ; ils n’étaient que 45 % sur 2,4 milliards en 1948, année où la Déclaration universelle des droits de l’homme a été adoptée. L’Unesco observe une hausse constante des taux d’alphabétisation des jeunes et des adultes ​depuis 1990.

Tout n’est pas rose pour autant. Dans les pays à revenu faible, notamment, en Afrique subsaharienne, un jeune sur quatre et plus de deux femmes sur cinq ne sont toujours pas alphabétisées. Plus largement, un enfant sur cinq dans les pays à revenu faible et un enfant sur dix dans le monde, soit, quelque 250 millions d’enfants, ne sont toujours pas scolarisés dans le primaire. Même dans les pays les plus riches, une part importante des populations de jeunes de 15 ans scolarisés fait preuve d’une compréhension très limitée de l’écrit​. L’addition, la soustraction, la multiplication et la division, relèvent, parfois, de la sorcellerie. L’illétrisme n’est pas loin d’envahir les quartiers défavorisés de grandes villes européennes. Les défis pour l’Unesco sont donc énormes car son utilité ne se limite plus aux pays sous-développés, mais, de plus en plus, aussi, dans les pays industrialisés, dits avancés. Un paradoxe qui n’est pas le moindre pour l’organisation de la Place Fontenoy à Paris.

Des enseignements parfois « de qualité médiocre »

La qualité médiocre de l’enseignement est l’un des principaux facteurs susceptibles de pousser les élèves à quitter l’école avant la fin de leurs études​, indique l’Unesco qui, dans son rapport « Repenser nos futurs ensembles » publié ce mardi, 9 novembre, appelle à un nouveau contrat social en faveur de l’éducation​, enraciné dans les droits humains, fondé sur les principes de non-discrimination, de justice sociale, de respect de la vie, de la dignité humaine et de la diversité culturelle ; une éducation également pensée comme un projet public et un bien commun de l’humanité​.

Face aux défis (recul de la démocratie dans de nombreux pays, changements climatiques, place de plus en plus importante des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle), l’Unesco estime que la pédagogie doit s’organiser autour de principes de coopération, de collaboration et de solidarité​, qui doivent remplacer les modes individualistes d’exclusion et de concurrence existant depuis longtemps.

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