Afin de mieux faire face à la perturbation grave et persistante causée par la pandémie de COVID-19 sur l’enseignement et de placer l’éducation au centre des agendas politiques, plus de 85 ministres et dirigeants de la communauté internationale de l’éducation ont approuvé une réforme visant à améliorer la coopération mondiale dans le domaine de l’éducation.
Organisé par l’UNESCO en marge du Forum politique de haut niveau des Nations-Unies, le débat ministériel de la Réunion mondiale sur l’éducation a envoyé un message fort sur l’engagement commun des pays, des organisations multilatérales, bilatérales et régionales, de la société civile, de la profession enseignante, et des étudiants et des jeunes eux-mêmes, à emprunter, ensemble, une nouvelle voie pour accélérer l’Agenda 2030.
Au début de la réunion, la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a rappelé la nécessité d’une collaboration internationale plus efficace dans le domaine de l’éducation : « Nous avons besoin d’un mécanisme de coordination mondiale plus souple, plus efficace et plus axé sur les priorités communes ».
Les ministres ont salué le leadership de l’UNESCO dans la conduite des consultations visant à améliorer la coopération internationale en matière d’éducation au cours des huit derniers mois. La proposition de réinitialisation du mécanisme de coopération existant vise à créer un meilleur environnement politique pour stimuler la reprise et accélérer les progrès des pays vers l’ODD 4.
La directrice générale a appelé à mieux agir dans trois domaines prioritaires de l’éducation :
- la collecte et le partage de données plus nombreuses et de meilleure qualité ;
- un investissement meilleur et plus important dans l’éducation ;
- la rationalisation et le renforcement de la coopération internationale.
Pour améliorer la coordination dans le domaine des données, l’UNESCO a annoncé la création d’un Observatoire mondial de l’éducation, qui fournira aux États membres et à la communauté internationale une passerelle vers les données relatives à l’éducation et des informations actualisées sur les pratiques en matière de politiques éducatives et les réponses à la pandémie de COVID-19.
La réunion a, également, lancé l’enquête de l’UNESCO, l’UNICEF, la Banque mondiale et l’OCDE sur les réponses de l’éducation nationale face à la pandémie de COVID-19 couvrant 142 pays. Cette enquête révèle qu’environ un pays sur trois parmi ceux qui ont fermé leurs écoles en raison de la crise sanitaire, n’a pas encore mis en place de programme de rattrapage scolaire.
Au cours de la réunion, les ministres de l’Education ont partagé les réponses innovantes qu’ils ont apportées pour transformer leurs systèmes éducatifs dans le contexte de la crise sanitaire, tout en soulignant les immenses défis qui restaient à relever. Nombre d’entre eux ont également insisté sur l’importance de détenir les compétences adéquates pour pouvoir s’adapter à un environnement de plus en plus numérique et mondialisé, renforcer la résilience aux futures crises et mener la transition vers des sociétés vertes.
« Il est urgent de développer les ressources humaines qui seront le moteur de la transformation sociale », a déclaré Koichi Hagiuda, ministre japonais de l’education, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie, et co-président de l’actuel Comité directeur ODD-Education. Le ministre a, également, souligné l’importance de l’éducation au développement durable notamment pour aider les individus et les sociétés à répondre aux futures crises.
« Nous savons qu’en travaillant de manière plus cohérente, nos efforts collectifs seront plus efficaces pour accompagner les pays dans l’accélération de l’accomplissement de l’ODD 4, lors de cette Décennie d’action », a déclaré Amina Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations-Unies.
Dans le cadre de cette réforme de la coopération mondiale en matière d’éducation, un comité directeur de haut niveau sera créé lors de la Réunion mondiale sur l’éducation, présidée par la France et prévue en novembre 2021, en marge de la Conférence générale de l’UNESCO et du Forum de Paris sur la paix. C’est ce qu’a annoncé le ministre français de l’Education, Jean-Michel Blanquer, qui a, également, déclaré que l’éducation nécessitait des investissements massifs et une vision universelle.
Présidé par la directrice générale de l’UNESCO et un chef de gouvernement, le Comité directeur de haut niveau fournira des orientations stratégiques, examinera les progrès accomplis, formulera des recommandations sur les priorités, surveillera et plaidera en faveur d’un financement adéquat, et encouragera l’harmonisation et la coordination des activités des partenaires.
« Les engagements que vous prenez ici n’auront de sens que s’ils sont suivis d’actes. Une fois encore, l’éducation doit figurer au sommet de l’agenda politique », a déclaré Audray Azoulay.