Lors d’une réunion annuelle commémorative de l’Union Africaine (UA) portant sur le génocide rwandais de 1994, l’ambassadeur d’Israël en Ethiopie, Abraham Negus, a été sommé de quitter les lieux. Présent ce 7 avril, à la surprise générale, dans la salle Mandela, le diplomate hébreux n’a pas eu d’autre choix, les autres délégations ayant conditionné leur participation à son départ.

Leur intransigeance découle directement de la reprise des bombardements des forces de Tsahal dans la bande de Gaza peu avant le terme du ramadan, le mois dernier. En effet, Israël avait unilatéralement choisi de mettre fin au cessez-le-feu conclu quelques semaines plus tôt avec le Hamas. A date, plus d’un millier de nouvelles pertes en vies humaines ont été enregistrées. 

Rassemblées en l’honneur des atrocités historiques du Rwanda, les délégations présentes n’ont pu s’empêcher de dresser un parallèle avec la situation dramatique de la Palestine, qui bénéficie d’ailleurs d’un important soutien au sein de l’UA, en sa qualité de premier pays à y avoir obtenu le statut d’observateur non-membre.

Côté israélien, la réaction n’a pas tardé puisque le ministère juif des Affaires étrangères s’en est aussitôt pris au nouveau président de la Commission de l’UA, Mahmoud Youssouf. Très remontés, les Israéliens cherchent surtout à déterminer si leur délégation a été invitée dans le but délibéré de l’humilier publiquement par la suite. Une enquête interne de l’UA a dû être ouverte.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)