C’est vrai que, selon les évaluations du FMI et de la Banque mondiale, deux institutions financières onusiennes, entièrement, sous le contrôle des Occidentaux, le taux d’inflation du Venezuela est de plus de 10.000%. Un chiffre qui dépasse l’entendement humain et qu’on avait, déjà vu, chez Camarade Bob au Zimbabwe, il y a quelques années. A Harare, en effet, Londres se moquait qu’on prenne une brouette de billets de banque pour se rendre chez le boulanger y acheter du pain. Sans préciser que les Services anglais avaient, complètement, coulé l’économie zimbabwéenne en y injectant, massivement, de la fausse monnaie. Cette pratique a, certes, mis l’économie de ce pays en grande difficulté, mais, Robert Mugabe (qui en avait vu d’autres, lui, l’ancien maquisard), n’est parti du pouvoir, après plusieurs années, que parce que son armée en avait décidé autrement, suite à l’intrusion de son épouse dans sa succession. Au Venezuela où l’Occident ne veut plus entendre parler du « chavisme » (idéologie prônée par feu Camarade Hugo Chavez), on est sur le même cas de figure. L’écroulement de l’économie vénézuélienne, tel qu’on le voit, aujourd’hui, n’est pas seulement dû à la « mauvaise gestion » du président, Nicolas Maduro (comme le crie Washington sur tous les toits), mais, c’est aussi et surtout, à cause de l’introduction malsaine de la fausse monnaie (monnaie corrompue) pour noyer l’économie de ce pays.
Selon la chaîne de télévision panarabe, Al-Mayadeen (Liban), un avion éthiopien aurait embarqué à Malte quinze grosses caisses de fausse-monnaie pour la livrer au Venezuela.
L’économie vénézuélienne s’est effondrée, du fait de la mauvaise gestion du gouvernement communiste selon Elliott Abrams (thèse soutenue activement par le gouvernement américain), ou du fait du sabotage américain selon le gouvernement bolivarien de Nicolas Maduro ? La réponse semble venir, au moins en partie, de la chaîne libanaise Al-Mayadeen.
Tout en sabotant l’économie vénézuélienne, les Etats-Unis viennent de livrer à la frontière colombienne du Venezuela de l’aide humanitaire pour les victimes de ce sabotage. Convaincu que ce stock comprend du matériel de subversion, le gouvernement vénézuélien refuse (à juste titre) cette aide (mais accepte celle d’autres pays comme la Russie, la Chine, Cuba, la Turquie, et, notamment, les Nations-Unies). L’aide américaine que Caracas refuse ne représente que 6% du total de l’aide distribuée, quotidiennement, dans le pays. Autrement dit, le Venezuela n’attend pas après cette aide pour vivre. Il peut s’en passer. Et il s’en passe.
Ajoutons que le gouvernement américain, depuis la présidence Obama, gèle l’ensemble des comptes bancaires de l’Etat et des pouvoirs publics du Venezuela. Objectif : le faire tomber. Ce gel des avoirs se chiffre en dizaines de milliards de dollars (sur notre photo Nicolas Maduro chez Xi Jinping à Beijing en septembre dernier).
L’introduction massive de la fausse monnaie est une technique utilisée par certains déstabilisateurs pour couler l’économie d’un pays et favoriser la chute du régime au travers de la révolte de la population.
Durant la guerre contre la Syrie, l’Arabie saoudite et le Qatar avaient, tous deux, imprimé de la fausse monnaie pour couler l’économie et favoriser la chute du président Bachar al-Assad. Toutefois, les deux monarchies agissaient en concurrence et non de manière coordonnée. Mais, pour les besoins de la cause, leurs mercenaires locaux utilisaient cette fausse monnaie dans leurs transactions.
Plus proche de nous en Afrique, l’économie de la Guinée fut, volontairement, coulée par les Français après le fameux Non à de Gaulle par Sékou Touré. Par l’entremise des Services, Jacques Foccart introduisit des milliards de la fausse monnaie qui firent que cette économie (encore bien fragile et non préparée à une telle pratique) coula littéralement. La Guinée peine, jusqu’à aujourd’hui, à se relever convenablement.
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