WAGNER SANS PRIGOJINE : Bon ou mauvais pour l’Afrique ?

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Alors que les pays occidentaux regrettent jusqu’à présent l’opportunité (inédite) manquée de voir leur ennemi du moment, Vladimir Poutine, mis hors d’état de nuire par Evgueni Prigojine, le malheur annoncé des pays africains bénéficiant de l’assistance technique du groupe paramilitaire russe, Wagner, en matière de sécurité nationale, s’éloigne progressivement.

En effet, après de longs mois d’acharnement médiatique et de publication de multiples rapports d’ONGs dénonçant les infractions de Wagner à l’égard des populations africaines locales, certains gouvernements, tels que ceux du Centrafrique et du Mali, s’étaient vus privés de leur aide au développement du fait de leur rapprochement avec les mercenaires russes. Une décision, principalement, motivée par la requalification desdites infractions en crimes contre l’humanité sur la base des divers témoignages recueillis sur place, l’existence de liens entre les paramilitaires russes et Moscou n’étant pas perçue comme un problème.

Après le choix donné par Moscou aux mercenaires de Wagner dispatchés dans le monde entier de rejoindre l’armée russe, ou de se retirer définitivement, plusieurs ont opté pour la seconde option, les uns par loyauté envers leur ancien patron, Evgueni Prigojine, les autres, à cause du fait que leurs émoluments seraient, considérablement, revus à la baisse (un mercenaire de Wagner gagne entre 5.000 et 15.000 euros par mois).

Quoi qu’il en soit, cette situation est en train de profiter à l’Afrique, dont le futur chaotique avait, immédiatement, été prédit par tous à la suite de l’échec de la mutinerie de Prigojine en Russie, puisque les autorités russes ont déclaré vouloir mettre en place une version 2.0 du groupe, Wagner. Ce qui veut dire que les paramilitaires ayant choisi de rester sur le sol africain dépendraient, désormais, directement, de Moscou, et seraient, par conséquent, mieux contrôlés, et donc, moins susceptibles d’être impliqués dans des polémiques, habituellement, pointées du doigt par les médias occidentaux.

La fin des infractions à l’égard des civils africains étant, déjà, prévisible, les Occidentaux devront retirer le nom de Wagner de la liste des groupes terroristes. Un acte que le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, malien, Assimi Goïta, et d’autres chefs d’Etat africains attendent avec impatience, car il marquera la reprise des financements liés au développement. Pense-t-on.

NB : Nous vous conseillons, vivement, la lecture de l’excellent article de nos collègues Moussa Konaté et Aristide Koné, intitulé : « Mali-RCA-Soudan-Libye : Poutine (dans le viseur de Biden) va-t-il sacrifier Prigojine » ? qui fait la Une du numéro d’été 522-523 de juillet-août 2023 d’Afrique Education. Ce numéro est en vente chez les marchands de journaux. Il compte d’autres articles intéressants les uns plus que les autres : Afrique Education est un magazine (hautement intellectuel) qui pense comme vous et qui dit ouvertement les choses comme vous, sans se soucier des qu’en dira-t-on de ceux qui dirigent.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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