L’ancien président zimbabwéen, Robert Mugabe, âgé de 94 ans, est soigné, depuis deux mois, à Singapour, et ne peut plus marcher, a affirmé ce samedi, 24 novembre, son successeur, Emmerson Mnangagwa. Ce dernier s’exprimait, lors d’un meeting de son parti, la Zanu-PF, au pouvoir depuis l’indépendance en 1980. Très affaibli politiquement à cause des reproches qu’on lui fait de n’avoir pas réussi à relancer l’économie, le nouveau président de la République divulgue, là, un secret médical sans l’autorisation du corps médical soignant son prédécesseur. C’est comme s’il utilisait les arguments de bas de la ceinture pour se tirer d’affaire.
« Il est vieux désormais. Bien sûr, il ne peut plus marcher maintenant, mais quels que soient ses besoins, nous y répondrons », a déclaré Emmerson Mnangagwa.
« Nous prenons soin de lui. Il est le père fondateur de la nation du Zimbabwe », a-t-il ajouté devant des centaines de partisans de la Zanu-PF, réunis à Zvimba, la région natale de Robert Mugabe, à une centaine de kilomètres à l’Ouest de la capitale Harare.
« Il est depuis deux mois à Singapour », où il se rend, régulièrement, depuis des années pour subir des examens médicaux, a, encore, dit Emmerson Mnangagwa, âgé de 76 ans.
« Il aurait dû rentrer le 25 octobre mais il ne se sentait pas bien », a-t-il poursuivi. « Mais hier, j’ai reçu un message disant qu’il pensait aller mieux. Il doit rentrer le 30 novembre ». Mnangagwa n’a pas précisé s’il rentrerait sur une chaise roulante ou en se servant de ses jambes. Dans tous les cas, sa sortie aurait, fortement, irrité Camarade Bob, qui compte y répondre à son retour.
Depuis sa démission, Robert Mugabe vit une retraite dorée dans sa luxueuse résidence de Blue Roof à Harare. Ses apparitions publiques sont rarissimes.
Il a, toutefois, tenu une conférence de presse surprise, la veille du scrutin présidentiel (notre photo), et laissé entendre qu’il voterait pour le principal opposant, Nelson Chamisa, dont il a, toujours, combattu la formation, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC).
Le lendemain, bon pied bon oeil, il s’était rendu dans un bureau de vote de la capitale pour effectuer son devoir de citoyen.
Avec AFP