La justice sud-africaine a émis un mandat d’arrêt contre Grace Mugabe, l’épouse de l’ex-président zimbabwéen, Robert Mugabe, dans le cadre d’une affaire d’agression contre un mannequin sud-africain, à Johannesburg, en 2017, a annoncé la police, ce mercredi, 19 décembre. Au moment des faits, elle était la première dame du Zimbabwe, ce qui avait permis un traitement de faveur de cette affaire malgré le tollé que cela suscitait dans l’opinion sud-africaine. Aujourd’hui, rien ne s’oppose plus à l’interpellation de Grace Mugabe, sauf si elle bénéficiait de la couverture du pouvoir d’Emmerson Mnangagwa.
« La police enquête, nous avons fait une demande à la justice et le tribunal nous a délivré un mandat d’arrêt (…) pour l’agression contre Gabriella Engels », a déclaré le porte-parole de la police Vishnu Naidoo.
Le tribunal de Randburg, dans la province de Gauteng où est situé Johannesburg, a émis le mandat d’arrêt contre l’ex-première dame du Zimbabwe, le 13 décembre, pour « coups et blessures graves ».
« Nous suivons les procédures d’Interpol (la police criminelle internationale) et nous demandons donc une aide pour obtenir son arrestation », a ajouté M. Naidoo.
On ignore où se trouvait, mercredi, Grace Mugabe, de même que son mari, qui séjournait, le mois dernier, à Singapour, pour des soins.
L’ancienne première dame du Zimbabwe (notre photo), âgée de 53 ans, est accusée d’avoir frappé Gabriella Engels à l’aide d’une rallonge électrique dans un hôtel de luxe du quartier des affaires de Sandton, où se trouvaient ses deux fils, Robert Jr et Chatunga, à la réputation de noceurs, tandis que le président Mugabe s’était rendu à un sommet régional.
Le mannequin âgé, aujourd’hui, de 21 ans a subi des coupures au front et à l’arrière de la tête.
A l’époque, Robert Mugabe était, toujours, au pouvoir et le gouvernement sud-africain avait accordé l’immunité diplomatique à son épouse après l’incident, lui permettant de quitter l’Afrique du Sud et de regagner le Zimbabwe.
Un tribunal sud-africain a annulé, en juillet dernier, cette mesure, prise par le ministère des Affaires étrangères alors que la police voulait arrêter la sulfureuse première dame, estimant qu’elle n’était « pas conforme à la Constitution ».
Le groupe de pression AfriForum, qui suit l’affaire au nom de la victime, Mme Engels, a salué l’émission du mandat d’arrêt.
« AfriForum avait dans un premier temps dû saisir le tribunal pour que l’immunité diplomatique de Grace Mugabe soit levée, ce qui a permis à la police d’enquêter et l’affaire en est maintenant au stade où une arrestation peut avoir lieu », a déclaré le directeur d’AfriForum Kallie Kriel.